commun·e
Philippe De Clerck, Marc Mawet
commun·e est la contraction :
commune ?
L’enjeu de commun·e est d’ancrer la pratique spéculative du cours de projet dans des réalités territoriales proches, actuelles et complexes : les villes post-industrielles belges.
Des territoires que l’atelier ne souhaite pas aborder dans une optique prométhéenne de « grande relance économique », mais comme des territoires abimés par le capitalisme dont il nous faut réapprendre à prendre soin, par une approche attentive, à l’écoute du vécu. Ce y compris l’importance que revêt la mémoire industrielle pour le patrimoine et l’identité de ces territoires et ses habitant·e·s.
Pour ce faire, l’atelier se penche chaque année sur un segment de taille réduite d’une ville, à l’échelle communale, où les enjeux se précisent et peuvent s’observer dans leur matérialisation.
Ainsi, l’atelier souhaite encourager les étudiant·e·s à la fois, d’une part, à contribuer très concrètement aux réflexions qui sont ménées sur ce territoire par leur pratique du projet, et d’autre part, à profiter de leur posture d’étudiant·e·s pour proposer des attitudes de projet qui questionnent les réponses usuelles.
commun ?
Pour commun·e, l’architecture est autant une question de matière que de relations. Ce n’est pas un objet, c’est un assemblage qui mobilise un ensemble très hétéroclites de ressources : matériaux, cartes, institutions, concepts, spatialités, lumières, savoirs-faires, dialogues, « égards ajustés » envers les humain·e·s et non-humain·e·s, …
Nous articulons cela sous le terme « commun ». Ce thème est abordé de plusieurs manières.
Premièrement, il désigne un enjeu programmatique de solidarité dans la ville que nous partageons, une attention à ce que chacun puisse avoir accès :
Deuxièmement, il désigne les types d’espaces que nous souhaitons travailler et ce à quoi ils nous engagent. Sans sombrer ni dans le déterminisme spatial (un espace dictera des comportements) ni dans un relativisme spatial (seul compte le lien social), commun·e s’inscrit dans une pensée qui considère les formes spatiales et sociales comme imbriquées dans des rapports complexes qu’un architecte doit pouvoir aborder tout en restant modeste. Le sociologue Jean Rémy désigne ainsi trois types d’espaces stratégiques pour inviter à la relation et au partage dans la ville :
De tels espaces communs ne peuvent être pensés que s’ils sont abordés conjointement le lieu, la communauté d’usagers qui le mobilise, et l’ensemble de liens et de règles que ces usagers tissent pour organiser et partager l’usage.
Faire de l’architecture relève donc pour l’atelier commun·e autant de l’outil du plan que de celui du schéma d’acteurs impliqués dans l’édification (au sens littéral et figuré) du projet. Notre postulat est que cette double exigence est la condition pour qu’un bâtiment construit dépasse les simples contingences fonctionnelles et constructives, pour répondre avec sérieux et précision à des préoccupations contextuelles, environnementales, politiques et sociales.
Troisièmement enfin, ce terme désigne notre ambition à créer une dynamique d’atelier partagée, tant entre les enseignant·e·s et étudiant·e·s que les étudiant·e·s entre eux. Les sessions d’atelier ne sont pas des moments de « correction ». De par l’organisation de conférences, d’interventions, de discussions, de lectures, de séances participatives, de débats, les séances d’atelier sont des lieux d’échange et de foisonnement où la présence physique et mentale est indispensable.
Le territoire que l’atelier commun.e a choisi pour cette première année d’exploration est circonscrit par la Sambre et le chemin de fer, sur l'ancienne commune de Couillet, à Charleroi. De manière assez surprenante, alors qu’il ne constitue qu’une petite partie de la commune, il contient de manière exemplaire les trois typologies caractéristique du territoire carolorégien: type rural (chemins, terrains agricoles), type citadin (rue, places, institutions) et type industriel (canaux, chemins de fer, usines, hangars, stockages).
Les réflexions menées en atelier ont visé à développer des projets précis et stratégiques pour améliorer la qualité de vie sur ce territoire et au-delà, par des programmes déduits des analyses menées au premier quadrimestre. Ces programmes furent auto-définis par les étudiants en années de master, ou choisis parmi deux options pour les étudiants de troisième bachelier: un programme hybride gare-centre civique ("Estaciòn Civica"), un autre agriculture-centre de formation ("Einküchengarten").
commun·e
Philippe De Clerck, Marc Mawet
commun·e est la contraction :
commune ?
L’enjeu de commun·e est d’ancrer la pratique spéculative du cours de projet dans des réalités territoriales proches, actuelles et complexes : les villes post-industrielles belges.
Des territoires que l’atelier ne souhaite pas aborder dans une optique prométhéenne de « grande relance économique », mais comme des territoires abimés par le capitalisme dont il nous faut réapprendre à prendre soin, par une approche attentive, à l’écoute du vécu. Ce y compris l’importance que revêt la mémoire industrielle pour le patrimoine et l’identité de ces territoires et ses habitant·e·s.
Pour ce faire, l’atelier se penche chaque année sur un segment de taille réduite d’une ville, à l’échelle communale, où les enjeux se précisent et peuvent s’observer dans leur matérialisation.
Ainsi, l’atelier souhaite encourager les étudiant·e·s à la fois, d’une part, à contribuer très concrètement aux réflexions qui sont ménées sur ce territoire par leur pratique du projet, et d’autre part, à profiter de leur posture d’étudiant·e·s pour proposer des attitudes de projet qui questionnent les réponses usuelles.
commun ?
Pour commun·e, l’architecture est autant une question de matière que de relations. Ce n’est pas un objet, c’est un assemblage qui mobilise un ensemble très hétéroclites de ressources : matériaux, cartes, institutions, concepts, spatialités, lumières, savoirs-faires, dialogues, « égards ajustés » envers les humain·e·s et non-humain·e·s, …
Nous articulons cela sous le terme « commun ». Ce thème est abordé de plusieurs manières.
Premièrement, il désigne un enjeu programmatique de solidarité dans la ville que nous partageons, une attention à ce que chacun puisse avoir accès :
Deuxièmement, il désigne les types d’espaces que nous souhaitons travailler et ce à quoi ils nous engagent. Sans sombrer ni dans le déterminisme spatial (un espace dictera des comportements) ni dans un relativisme spatial (seul compte le lien social), commun·e s’inscrit dans une pensée qui considère les formes spatiales et sociales comme imbriquées dans des rapports complexes qu’un architecte doit pouvoir aborder tout en restant modeste. Le sociologue Jean Rémy désigne ainsi trois types d’espaces stratégiques pour inviter à la relation et au partage dans la ville :
De tels espaces communs ne peuvent être pensés que s’ils sont abordés conjointement le lieu, la communauté d’usagers qui le mobilise, et l’ensemble de liens et de règles que ces usagers tissent pour organiser et partager l’usage.
Faire de l’architecture relève donc pour l’atelier commun·e autant de l’outil du plan que de celui du schéma d’acteurs impliqués dans l’édification (au sens littéral et figuré) du projet. Notre postulat est que cette double exigence est la condition pour qu’un bâtiment construit dépasse les simples contingences fonctionnelles et constructives, pour répondre avec sérieux et précision à des préoccupations contextuelles, environnementales, politiques et sociales.
Troisièmement enfin, ce terme désigne notre ambition à créer une dynamique d’atelier partagée, tant entre les enseignant·e·s et étudiant·e·s que les étudiant·e·s entre eux. Les sessions d’atelier ne sont pas des moments de « correction ». De par l’organisation de conférences, d’interventions, de discussions, de lectures, de séances participatives, de débats, les séances d’atelier sont des lieux d’échange et de foisonnement où la présence physique et mentale est indispensable.
Le territoire que l’atelier commun.e a choisi pour cette première année d’exploration est circonscrit par la Sambre et le chemin de fer, sur l'ancienne commune de Couillet, à Charleroi. De manière assez surprenante, alors qu’il ne constitue qu’une petite partie de la commune, il contient de manière exemplaire les trois typologies caractéristique du territoire carolorégien: type rural (chemins, terrains agricoles), type citadin (rue, places, institutions) et type industriel (canaux, chemins de fer, usines, hangars, stockages).
Les réflexions menées en atelier ont visé à développer des projets précis et stratégiques pour améliorer la qualité de vie sur ce territoire et au-delà, par des programmes déduits des analyses menées au premier quadrimestre. Ces programmes furent auto-définis par les étudiants en années de master, ou choisis parmi deux options pour les étudiants de troisième bachelier: un programme hybride gare-centre civique ("Estaciòn Civica"), un autre agriculture-centre de formation ("Einküchengarten").