Catalina Dobre
Stormwater management in Brussels-Capital region: in transition towards a Water Sensitive City
Laboratoires LoUIsE/HABITER
Dans le monde entier, les zones urbaines font face au défi de faire évoluer le régime conventionnel de la gestion des eaux pluviales (l’ensemble des croyances, règles et pratiques qui guident les activités de gestion de l’eau). L’apparition d’un « nouveau » régime, désigné par le concept de la « ville sensible à l’eau », a ainsi pour objectif de résoudre les problèmes techniques liés à la gestion des eaux, de s’adapter aux incertitudes futures (par ex. l’augmentation des catastrophes naturelles), de créer des environnements urbains plus accueillants et de matérialiser le lien direct que les habitants veulent retrouver avec l’eau. D’après certaines recherches (Truffer et al. 2010; Smith, Stirling, and Berkhout 2005), le régime de gestion de l’eau actuel fait preuve d’une profonde inertie de part les habitudes bien ancrées des acteurs quant à la façon de développer et d’utiliser les technologies existantes. Ainsi, la transition vers un nouveau régime nécessite des changements à différents niveaux de la société : une adoption plus large des innovations au niveau local, un renouvellement des pratiques actuelles et une augmentation des pressions externes forçant le changement (Schot et Geels 2008).
La Région de Bruxelles-Capitale (RBC) illustre parfaitement comment les pressions externes et les perturbations du régime peuvent constituer des conditions propices à l'émergence « des pratiques alternatives » dans la gestion des eaux. En effet, l’administration régionale s’appuie encore sur un processus décisionnel centralisé ayant pour objectif d’étendre les infrastructures existantes au moyen des pratiques conventionnelles, telles que les bassins d’orage. Or, les débordements récurrents du réseau d’égouts (qui combinent eaux de pluie et eaux usées) lors des fortes précipitations sont une preuve de la faiblesse de ce régime de gestion : des inondations urbaines surviennent régulièrement dans les rues et les sous-sols des ménages, associées à une pollution des eaux de surface. En réponse à ces problèmes, des comités de quartier, des associations et des communes de la RBC ont proposé la mise en place des pratiques alternatives en matière de collecte, d’infiltration et de drainage des eaux pluviales en surface, rassemblant divers acteurs (dont les habitants) dans un processus de co-production.
La principale question de cette thèse est de savoir dans quelle mesure ces pratiques alternatives peuvent entraîner des changements dans le régime conventionel de gestion des eaux pluviales.
La thèse aborde cette question en illustrant, tout d’abord, les caractéristiques du régime conventionnel actuel de la RBC. Elle examine, ensuite, les changements proposés par les pratiques alternatives menées au sein de trois cas d’études sur la RBC (l’initiative de co-design « Ilot d’eau », la commune de Forest et la vallée de Molenbeek). Finalement, la thèse tire quelques leçons de ces trois cas, tentant de voir si la diffusion des savoirs pratiques développés à ces occasions, de même que le fort engagement des acteurs impliqués ne seraient pas d’ores et déjà annonciateurs d’une transition de régime.
Catalina Dobre
Stormwater management in Brussels-Capital region: in transition towards a Water Sensitive City
Laboratoires LoUIsE/HABITER
Dans le monde entier, les zones urbaines font face au défi de faire évoluer le régime conventionnel de la gestion des eaux pluviales (l’ensemble des croyances, règles et pratiques qui guident les activités de gestion de l’eau). L’apparition d’un « nouveau » régime, désigné par le concept de la « ville sensible à l’eau », a ainsi pour objectif de résoudre les problèmes techniques liés à la gestion des eaux, de s’adapter aux incertitudes futures (par ex. l’augmentation des catastrophes naturelles), de créer des environnements urbains plus accueillants et de matérialiser le lien direct que les habitants veulent retrouver avec l’eau. D’après certaines recherches (Truffer et al. 2010; Smith, Stirling, and Berkhout 2005), le régime de gestion de l’eau actuel fait preuve d’une profonde inertie de part les habitudes bien ancrées des acteurs quant à la façon de développer et d’utiliser les technologies existantes. Ainsi, la transition vers un nouveau régime nécessite des changements à différents niveaux de la société : une adoption plus large des innovations au niveau local, un renouvellement des pratiques actuelles et une augmentation des pressions externes forçant le changement (Schot et Geels 2008).
La Région de Bruxelles-Capitale (RBC) illustre parfaitement comment les pressions externes et les perturbations du régime peuvent constituer des conditions propices à l'émergence « des pratiques alternatives » dans la gestion des eaux. En effet, l’administration régionale s’appuie encore sur un processus décisionnel centralisé ayant pour objectif d’étendre les infrastructures existantes au moyen des pratiques conventionnelles, telles que les bassins d’orage. Or, les débordements récurrents du réseau d’égouts (qui combinent eaux de pluie et eaux usées) lors des fortes précipitations sont une preuve de la faiblesse de ce régime de gestion : des inondations urbaines surviennent régulièrement dans les rues et les sous-sols des ménages, associées à une pollution des eaux de surface. En réponse à ces problèmes, des comités de quartier, des associations et des communes de la RBC ont proposé la mise en place des pratiques alternatives en matière de collecte, d’infiltration et de drainage des eaux pluviales en surface, rassemblant divers acteurs (dont les habitants) dans un processus de co-production.
La principale question de cette thèse est de savoir dans quelle mesure ces pratiques alternatives peuvent entraîner des changements dans le régime conventionel de gestion des eaux pluviales.
La thèse aborde cette question en illustrant, tout d’abord, les caractéristiques du régime conventionnel actuel de la RBC. Elle examine, ensuite, les changements proposés par les pratiques alternatives menées au sein de trois cas d’études sur la RBC (l’initiative de co-design « Ilot d’eau », la commune de Forest et la vallée de Molenbeek). Finalement, la thèse tire quelques leçons de ces trois cas, tentant de voir si la diffusion des savoirs pratiques développés à ces occasions, de même que le fort engagement des acteurs impliqués ne seraient pas d’ores et déjà annonciateurs d’une transition de régime.