Le Soleil émet un rayonnement électromagnétique qui entre en contact avec la matière. Alors s’entreprend une mutation énergétique : l’énergie radiante devient énergie calorifique et donne naissance à la chaleur. Selon ses caractéristiques, le matériau agit de différentes manières face à cette énergie. Les deux phénomènes rencontrés sont le déphasage et l’inertie. La capacité thermique d’un matériau à stocker et restituer l’énergie définit comment il sera utilisé en architecture. La massivité est le procédé mis en place pour favoriser ce phénomène. 

L’inertie nous permet de visualiser le paysage architectural hérité sous le spectre thermique. Le modèle du supermarché est en perdition face à l’évolution de la société. On hérite de bâtiments légers monoprogrammatiques amenés à évoluer qui représentent une opportunité une fois approchés par le biais des échanges de chaleur. Alors que ces bâtiments demandent une exigence thermique afin de conserver les aliments, ils requièrent surtout une température de confort pour les usager·ère·s. Aujourd’hui, c’est par le high-tech qu’on répond aux multiples besoins de ces lieux. Et si le soleil et l’inertie nous offraient l’opportunité thermique de transformer ces grandes boites sans qualités en “food palace” ?

L’étude du contexte définit plusieurs climats sur le site du supermarché. En tirant partie de la masse déjà présente, plusieurs situations se dessinent ; les zones froides peuvent être extrapolées, les zones chaudes adoucies par différentes opérations architecturales qui nous permettront de dessiner un paysage thermique au travers du site. C’est un jeu par l’enveloppe, l’orientation, la ventilation, les ouvertures, l’épaisseur ou la nature des matériaux. Ces interventions permettent de réenvisager une utilisation de ces structures et proposent une remise en question du modèle de vente alimentaire qui peut profiter des nouvelles atmosphères thermiques générées.