Située au cœur de Bucarest, la parcelle de la rue Mântuleasa, marquée par la présence d'une école primaire du XIXe siècle, démolie au début des années 2000, se distingue par son héritage historique. Un projet de tour de 25 mètres de haut a été rejeté par les habitants, soucieux de préserver l’identité du lieu. Cette opposition a orienté l’atelier vers la réimplantation d’une école, en réponse aux besoins exprimés par la communauté locale, tout en intégrant la notion de commun avec le quartier.

L’étude des équipements publics a révélé un manque d’infrastructures pour jeunes enfants, justifiant les préoccupations des résidents. Le site, caractérisé par une porosité visuelle, présente des jardins privés visibles mais inaccessibles, tandis que les espaces publics sont limités en qualité et quantité.

Le projet respecte les gabarits voisins et introduit un retrait au sud, préservant deux arbres sur six, tout en plantant de nouveaux arbres à l’intérieur de l’îlot pour créer un espace public arboré en continuité avec l’histoire du site. L’architecture proposée harmonise variation des typologies de blocs et diversité des hauteurs de toiture, offrant des perspectives variées et un traitement différencié des façades : plus fermées côté rue pour atténuer les nuisances, et largement ouvertes sur l’intérieur d’îlot, en lien avec le parc.

Le réaménagement inclut de petits parvis le long de la rue intérieure, animés par du mobilier urbain ludique, favorisant une multiplicité d’usages et créant des lieux de convivialité à l’écart de la circulation.

Le projet revitalise le quartier en créant un espace public traversant l’îlot, connecté à l’école et au quartier. Contrairement aux écoles traditionnelles de Bucarest, souvent fermées sur elles-mêmes, les cours de récréation ici sont ouvertes, encourageant l’interaction avec l’environnement urbain et offrant des lieux éducatifs où les enfants peuvent découvrir la nature et développer leurs compétences.

L’objectif est de préserver et valoriser l’histoire de la parcelle, notamment par la conservation des châtaigniers existants et la création d’une continuité végétale. L’architecture proposée s’inscrit dans un dialogue respectueux avec le contexte urbain et paysager, tout en offrant des espaces inclusifs et intergénérationnels, en mettant l'accent sur la notion de commun et l'interaction entre espace public et privé.