Robin Decuyper, Sarah Glandor, Patrycja Krystosiak
ACT
DU DROIT À LA VILLE
Que communique Bruxelles pour vous ?
L’accès à ce territoire urbain est mensonge, ou au minimum, trompeur. La ville n’a jamais été aussi parcourue d’obstacles qu’aujourd’hui et ils pullulent sous bien des formes : ilots privés, voies de circulations, chemins de fer, friches abandonnées, sites d’activités et la liste s’alourdit. Il ne subsiste aux passants que les trottoirs et derniers espaces verts qui résistent tant bien que mal à l’envahisseur. Pourtant, il existe une autre approche, une réclamation possible de ces territoires délaissés pour rétablir des continuités qui osent traverser l’impropre, l’industriel pour offrir de nouveaux paysages.
Cette vision à contre-courant souhaite détourner les frontières au profit de zone d’échanges, de passage, de friction, en un mot, une « peau ». Les défauts de la ville deviennent des atouts et il faut en assurer le fil rouge. La déambulation est au cœur du projet. Imposer la flânerie et se saisir de cette contrainte d’un territoire qui tire en longueur. Les passants ne sont plus spectateurs du territoire mais bel et bien des acteurs : ils créent le mouvement, les flux, mais aussi les points d’arrêt, d’observation et de contemplation. Un pas de côté et nous sommes sur la rue, la route, presque sur le chemin de fer, au moins en dessous, sinon au-dessus. Le projet révèle des paysages insolites jusque-là inaccessibles. Il permet de prendre du recul, sur le sol, sur le trottoir, la route, la ville, pour voir au- delà du cadre imposé.
Le droit à la ville, c’est finalement détourner la propriété, l’accessibilité à des territoires auparavant interdits ou privatisés pour en proposer un usage plutôt que leur inoccupation. Un abandon certes, par l’humain mais qui ne s’applique pas au reste du vivant qui n’attend pas notre permission pour réclamer sa place. Soyons plus « vivants », réclamons ce que l’on peut occuper mais faisons-le avec sagesse pour non pas inclure la nature à nos projets mais bien « nous » inclure à celle-ci.
MISE EN SENNE
Comment « sauvegarder » la Senne ?
La fameuse « rivière de Bruxelles » n’est plus que l’ombre d’elle-même. Dissimulée aux yeux du public lors de son voûtement fin 19ème siècle et début 20ème siècle, ses rares tronçons encore à ciel ouvert ne sont pas tous accessibles au public et encore moins aménagés pour lui faire honneur. Pourtant, le droit à ville n’est pas une option, c’est un choix. Pour nous, mais pas seulement les humains, tous les vivants ont le droit de jouir de la Senne, de la présence que trop rare de l’eau dans la ville et de ses bienfaits. Bien que cela semble une évidence, il est important de rappeler que l’eau est vitale, plus qu’un paysage, c’est aussi un bien à la fois social et économique.
Mais que faire de la Senne ? Ce tronçon présent sur le site du charroi est en statu quo depuis des années, enchainé et encadré structurellement par la main de l’homme qui lui empêche toute évolution. Un cours d’eau, c’est un flux, un vivant en perpétuel mouvement lié par l’érosion qu’il produit avec ses berges et les sédiments qu’il transporte. La rivière façonne son propre paysage. Nous avons emprisonné la Senne, il est de notre devoir de la libérer.
Pour affranchir la Senne, nous devons aller à contre-nature du contrôle effectué par l’architecte et finalement lâcher prise. Proposer une trame libre du carcan imposé où l’eau peut choisir son propre écoulement et tracer sa propre composition. La rivière se suffit à elle-même, si usage il y a, c’est à l’humain et au vivant de les intégrer sans nuire au paysage renouvelé.
Robin Decuyper, Sarah Glandor, Patrycja Krystosiak
ACT
DU DROIT À LA VILLE
Que communique Bruxelles pour vous ?
L’accès à ce territoire urbain est mensonge, ou au minimum, trompeur. La ville n’a jamais été aussi parcourue d’obstacles qu’aujourd’hui et ils pullulent sous bien des formes : ilots privés, voies de circulations, chemins de fer, friches abandonnées, sites d’activités et la liste s’alourdit. Il ne subsiste aux passants que les trottoirs et derniers espaces verts qui résistent tant bien que mal à l’envahisseur. Pourtant, il existe une autre approche, une réclamation possible de ces territoires délaissés pour rétablir des continuités qui osent traverser l’impropre, l’industriel pour offrir de nouveaux paysages.
Cette vision à contre-courant souhaite détourner les frontières au profit de zone d’échanges, de passage, de friction, en un mot, une « peau ». Les défauts de la ville deviennent des atouts et il faut en assurer le fil rouge. La déambulation est au cœur du projet. Imposer la flânerie et se saisir de cette contrainte d’un territoire qui tire en longueur. Les passants ne sont plus spectateurs du territoire mais bel et bien des acteurs : ils créent le mouvement, les flux, mais aussi les points d’arrêt, d’observation et de contemplation. Un pas de côté et nous sommes sur la rue, la route, presque sur le chemin de fer, au moins en dessous, sinon au-dessus. Le projet révèle des paysages insolites jusque-là inaccessibles. Il permet de prendre du recul, sur le sol, sur le trottoir, la route, la ville, pour voir au- delà du cadre imposé.
Le droit à la ville, c’est finalement détourner la propriété, l’accessibilité à des territoires auparavant interdits ou privatisés pour en proposer un usage plutôt que leur inoccupation. Un abandon certes, par l’humain mais qui ne s’applique pas au reste du vivant qui n’attend pas notre permission pour réclamer sa place. Soyons plus « vivants », réclamons ce que l’on peut occuper mais faisons-le avec sagesse pour non pas inclure la nature à nos projets mais bien « nous » inclure à celle-ci.
MISE EN SENNE
Comment « sauvegarder » la Senne ?
La fameuse « rivière de Bruxelles » n’est plus que l’ombre d’elle-même. Dissimulée aux yeux du public lors de son voûtement fin 19ème siècle et début 20ème siècle, ses rares tronçons encore à ciel ouvert ne sont pas tous accessibles au public et encore moins aménagés pour lui faire honneur. Pourtant, le droit à ville n’est pas une option, c’est un choix. Pour nous, mais pas seulement les humains, tous les vivants ont le droit de jouir de la Senne, de la présence que trop rare de l’eau dans la ville et de ses bienfaits. Bien que cela semble une évidence, il est important de rappeler que l’eau est vitale, plus qu’un paysage, c’est aussi un bien à la fois social et économique.
Mais que faire de la Senne ? Ce tronçon présent sur le site du charroi est en statu quo depuis des années, enchainé et encadré structurellement par la main de l’homme qui lui empêche toute évolution. Un cours d’eau, c’est un flux, un vivant en perpétuel mouvement lié par l’érosion qu’il produit avec ses berges et les sédiments qu’il transporte. La rivière façonne son propre paysage. Nous avons emprisonné la Senne, il est de notre devoir de la libérer.
Pour affranchir la Senne, nous devons aller à contre-nature du contrôle effectué par l’architecte et finalement lâcher prise. Proposer une trame libre du carcan imposé où l’eau peut choisir son propre écoulement et tracer sa propre composition. La rivière se suffit à elle-même, si usage il y a, c’est à l’humain et au vivant de les intégrer sans nuire au paysage renouvelé.