Matérialités / Film – Architecture
Option Architecture et Cinéma
Enseignants : Roxane Enescu (coordinatrice), Thomas Vilquin, Catherine Baude, Maurizio Cohen / Invités : Labobine/ERG (Pauline Pilla, Marion Guillard, Rebecca Fruitman, Pierre Voland) et Mathieu Volpe / Collaborateurs : Cinergie (Dimitra Bouras), BAIU, Studio Baxton
Production : 12 courts-métrages (10'), 12 livrets de recherche.
Période de production octobre 2019–janvier 2020. Expo-installation et première projection publique 23 janvier 2020.
Durant trois mois, le cours s’est transformé en un véritable laboratoire de l’image de la ville en train de se révéler, se repenser et se reproduire d’elle-même en intégrant dans ce processus de production un travail continu sur le phénomène même du voir que le medium du Super 8 nous a permis. C’était comme si chaque image prise de la ville ou trouvée dans ses puces se déployait en un territoire d’explorations, qui, lui-même contenait dans chacun de ses plis une possibilité inattendue de penser-raconter-vivre, faisant de chaque instantané de Bruxelles, une ville mille-feuilles.
Le travail du Super 8 a ceci de particulier par rapport à la vidéo, c’est qu’il ouvre à la créativité chaque instant du processus de création d’image : l’interstice entre deux prises, la prise elle-même, chaque étape du développement de la pellicule, la vitesse de projection, la pellicule développée comme surface créative démultipliée, se faisant support de peinture et gravure. Le sens du déroulement, l’importance de la coupe, la superposition des projections entre-elles et aux motifs de l’écran s’y rajoutent tout comme les machines elles-mêmes qui se font entendre, voir ou saisir. Le projecteur, la caméra, les objets de grattage, de découpe, les gestes qui accompagnent leurs mises en marche, le souffle qui se coupe avant la première projection des images enfermées dans bobine, tout est à la fois source de création et de questionnement sur ce qui est véritablement réel, crée ou imaginé.
Comment un espace reprend naissance à partir du support matériel qui est la pellicule ? Qu’est-ce qui se joue entre ce qui réapparait devant nous et ce qui est ou était là ? Qu’a-t-il été rendu au réel, produit dans le réel, par la production du film ? Quelles transformations se produisent dans l’œil, le corps, la pensée de l’architecte lors de cette réinvention de Bruxelles ?
Dans un lieu se tissent différentes matérialités urbaines. Unifiées sur la pellicule, en une matière d’une toute autre texture, elle-même passant par des processus d’altération mécanique, chimique, physique, créative ces matérialités reviennent sur la rétine qui les renvoie à son tour dans le réel le transformant, nous ayant transformés nous aussi dans ce passage. En observant la matérialité du tissu urbain et de la pellicule en même temps, nous avons porté un intérêt particulier au processus de formation de l’image, au film en tant qu’objet, aux possibilités de confrontation et d’hybridation des techniques anciennes et contemporaines, à la ville comme support matériel de la projection de notre propre regard.
Expérimenter plusieurs pratiques filmiques (travailler directement sur la pellicule, travailler à partir de found footage, tourner et monter un film urbain en Super 8…), opérer dans le temps, redoubler de lectures et d’écriture, sont des méthodes que nous avons explorées dans les locaux de la Faculté, dans la ville, mais aussi à l’ERG qui nous a ouvert, à travers le collectif La Bobine, ses ateliers et locaux de développement et de travail direct sur la pellicule.
Ce projet nous a permis d’initier une première collaboration entre notre Faculté et l’ERG et aussi de nous engager dans une forme de résistance à la course technologique, au rejet insensé des choses et des valeurs dans la course à la consommation, nous avons opposé à cette course une proposition d’explorer le potentiel de la lenteur dans le processus de création de la ville, aujourd’hui.
Juliette Besset
Anouck Boulonne
Théo Casagrande
Chiara Cataldo
Valentin Colleony-Gorchkoff
Nicolas Colman
Margaux d'Almeida Walter
Nicolas De Bruyn
Juliette El Khouri Abdallad Mourad
Gaetan Etchemaite
Valentin Godeau
Maureen Hansen
Joseph Jadam
Farah Lemaissi
Agathe Moreau
Sarah Mortada
Hadrien Nicora
Abdellatif Siari
Renata Surcan
Florence Weyten
Katja Winderickx
Fyona Yahiaoui
Sheriane Zamour-Ifar
« Résurrection »
Pour son sujet aussi pertinent que son traitement est impertinent,
pour sa belle maîtrise du langage cinématographique,
pour tout le plaisir qu’il nous offre…
« Dystopie »
Pour son dispositif expérimental intrigant mais effectif,
pour leur créativité presque punk avec le médium film…
« D’instantanés »
Pour l'originalité de la métaphore, qui invite à reconsidérer le paysage urbain d'un œil nouveau, pour la grande cohérence de cette production…
Matérialités / Film – Architecture
Option Architecture et Cinéma
« Résurrection »
Pour son sujet aussi pertinent que son traitement est impertinent,
pour sa belle maîtrise du langage cinématographique,
pour tout le plaisir qu’il nous offre…
« Dystopie »
Pour son dispositif expérimental intrigant mais effectif,
pour leur créativité presque punk avec le médium film…
« D’instantanés »
Pour l'originalité de la métaphore, qui invite à reconsidérer le paysage urbain d'un œil nouveau, pour la grande cohérence de cette production…
Production : 12 courts-métrages (10'), 12 livrets de recherche.
Période de production octobre 2019–janvier 2020. Expo-installation et première projection publique 23 janvier 2020.
Durant trois mois, le cours s’est transformé en un véritable laboratoire de l’image de la ville en train de se révéler, se repenser et se reproduire d’elle-même en intégrant dans ce processus de production un travail continu sur le phénomène même du voir que le medium du Super 8 nous a permis. C’était comme si chaque image prise de la ville ou trouvée dans ses puces se déployait en un territoire d’explorations, qui, lui-même contenait dans chacun de ses plis une possibilité inattendue de penser-raconter-vivre, faisant de chaque instantané de Bruxelles, une ville mille-feuilles.
Le travail du Super 8 a ceci de particulier par rapport à la vidéo, c’est qu’il ouvre à la créativité chaque instant du processus de création d’image : l’interstice entre deux prises, la prise elle-même, chaque étape du développement de la pellicule, la vitesse de projection, la pellicule développée comme surface créative démultipliée, se faisant support de peinture et gravure. Le sens du déroulement, l’importance de la coupe, la superposition des projections entre-elles et aux motifs de l’écran s’y rajoutent tout comme les machines elles-mêmes qui se font entendre, voir ou saisir. Le projecteur, la caméra, les objets de grattage, de découpe, les gestes qui accompagnent leurs mises en marche, le souffle qui se coupe avant la première projection des images enfermées dans bobine, tout est à la fois source de création et de questionnement sur ce qui est véritablement réel, crée ou imaginé.
Comment un espace reprend naissance à partir du support matériel qui est la pellicule ? Qu’est-ce qui se joue entre ce qui réapparait devant nous et ce qui est ou était là ? Qu’a-t-il été rendu au réel, produit dans le réel, par la production du film ? Quelles transformations se produisent dans l’œil, le corps, la pensée de l’architecte lors de cette réinvention de Bruxelles ?
Dans un lieu se tissent différentes matérialités urbaines. Unifiées sur la pellicule, en une matière d’une toute autre texture, elle-même passant par des processus d’altération mécanique, chimique, physique, créative ces matérialités reviennent sur la rétine qui les renvoie à son tour dans le réel le transformant, nous ayant transformés nous aussi dans ce passage. En observant la matérialité du tissu urbain et de la pellicule en même temps, nous avons porté un intérêt particulier au processus de formation de l’image, au film en tant qu’objet, aux possibilités de confrontation et d’hybridation des techniques anciennes et contemporaines, à la ville comme support matériel de la projection de notre propre regard.
Expérimenter plusieurs pratiques filmiques (travailler directement sur la pellicule, travailler à partir de found footage, tourner et monter un film urbain en Super 8…), opérer dans le temps, redoubler de lectures et d’écriture, sont des méthodes que nous avons explorées dans les locaux de la Faculté, dans la ville, mais aussi à l’ERG qui nous a ouvert, à travers le collectif La Bobine, ses ateliers et locaux de développement et de travail direct sur la pellicule.
Ce projet nous a permis d’initier une première collaboration entre notre Faculté et l’ERG et aussi de nous engager dans une forme de résistance à la course technologique, au rejet insensé des choses et des valeurs dans la course à la consommation, nous avons opposé à cette course une proposition d’explorer le potentiel de la lenteur dans le processus de création de la ville, aujourd’hui.