Coconception et Coconstruction en Architecture
[dé]Faire l'idéal
Denis Delpire, Olivier Sire, Jean-Marc Sterno
Faire Architecture aujourd’hui est une pratique différente d’autrefois : chantiers participatifs, formes d’auto-construction, pratiques de design collaboratif… sont autant d’exemples d’une volonté commune d’interroger les solutions standardisées. La conception et la construction peuvent aller de pair, il s’agit de renouer avec les « savoirs pratiques » qui se constituent en faisant (Ingold, 2017)[1]. C’est par ce biais que l’étudiant.e tendra vers son autonomie et son émancipation en définissant son rôle individuel et collectif au sein de l’atelier. Faire Architecture, c’est donc aussi Faire avec les mains et, ce faisant, Faire acte. La pratique du Faire nécessite en effet une résolution à dé-Faire certaines pratiques afin d’en créer de nouvelles. Notre atelier Cocon propose de répondre à ces enjeux en mettant l’accent sur la pédagogie par le Faire, en lien avec une réflexion sur le rôle de l’architecte et sa relation avec la réalité.
Sur le site de la Sucrerie de Genappe s’est installée depuis 2018 une Nouvelle École Secondaire à Pédagogie Active (NESPA), relevant de la pédagogie alternative de type Freinet. Les locaux actuels sont des préfabriqués aménagés en salle de cours. L’installation est en effet provisoire, un nouveau projet d’école est déjà désigné lauréat[2].
Cette nouvelle école sur le site de la Sucrerie constitue notre point de départ pour ce quadrimestre.
La ligne de chemins de fer 141, reliant Wavre à Manage, arrive à Genappe en 1854[3]. Le but est de relier le bassin charbonnier et industriel du Centre aux grands axes ferroviaires et au nord-ouest du pays. Cette nouvelle ligne favorise le développement d’industries le long de son parcours. L’industrialisation est alors dense dans la vallée de la Dyle entre Genappe et Ottignies.
En 1870 se construit à Genappe une sucrerie, industrie nécessitant beaucoup d’équipement (principalement des gigantesques bassins de décantation pour extraire le sucre de la betterave) et dépendantes d’un réseau ferroviaire et routier important. Rachetée en 1929, puis en 1989, l’usine est alors parmi les plus modernes d’Europe[4]. Elle sera finalement fermée en 2004 pour une « restructuration des industries sucrières au niveau européen »[5].
Depuis la fermeture de l’usine, les anciens bassins de décantation ont été classés en réserve naturelle en 2015[6]. Une partie du site devrait prochainement se transformer en éco-quartier[7] et accueillir un programme de « revitalisation mixte » comprenant deux écoles (pédagogie active et libre), une maison de repos, un parc pour PME et 300 logements.
Apparues au début du XXème siècle mais popularisées à la suite du mouvement revendicatif progressiste des années 1968, les pédagogies alternatives (Montessori, Freinet, Steiner-Waldorf, Decroly…) veulent se différencier de la pédagogie traditionnelle, centrée sur la transmission des savoirs.
« C’est en marchant que l’enfant apprend à marcher ; c’est en parlant qu’il apprend à parler ; c’est en dessinant qu’il apprend à dessiner. Nous ne croyons pas qu’il soit exagéré de penser qu’un processus si général et si universel doive être exactement valable pour tous les enseignements, les scolaires y compris »
Célestin Freinet, Œuvres pédagogiques, Seuil, 1994
[1] Ingold, T. (2017). Faire—Anthropologie, Archéologie, Art et Architecture. Dehors.
[2] http://www.pblondel.be/detail-projet/nespa/
[3] https://www.yvespatte.com/2017/01/genappe-au-fil-des-ges-industriels-rsilience-atouts-pour-une-conomie-collaborative/
[4] Le Soir, 29/01/1990
[5] Le Soir, 16/01/2004
[6] https://www.environnement-dyle.be/la-reserve/
[7] https://www.lecho.be/entreprises/immobilier/un-nouvel-eco-quartier-de-taille-a-genappe/10108288.html
Coconception et Coconstruction en Architecture
[dé]Faire l'idéal
Denis Delpire, Olivier Sire, Jean-Marc Sterno
Faire Architecture aujourd’hui est une pratique différente d’autrefois : chantiers participatifs, formes d’auto-construction, pratiques de design collaboratif… sont autant d’exemples d’une volonté commune d’interroger les solutions standardisées. La conception et la construction peuvent aller de pair, il s’agit de renouer avec les « savoirs pratiques » qui se constituent en faisant (Ingold, 2017)[1]. C’est par ce biais que l’étudiant.e tendra vers son autonomie et son émancipation en définissant son rôle individuel et collectif au sein de l’atelier. Faire Architecture, c’est donc aussi Faire avec les mains et, ce faisant, Faire acte. La pratique du Faire nécessite en effet une résolution à dé-Faire certaines pratiques afin d’en créer de nouvelles. Notre atelier Cocon propose de répondre à ces enjeux en mettant l’accent sur la pédagogie par le Faire, en lien avec une réflexion sur le rôle de l’architecte et sa relation avec la réalité.
Sur le site de la Sucrerie de Genappe s’est installée depuis 2018 une Nouvelle École Secondaire à Pédagogie Active (NESPA), relevant de la pédagogie alternative de type Freinet. Les locaux actuels sont des préfabriqués aménagés en salle de cours. L’installation est en effet provisoire, un nouveau projet d’école est déjà désigné lauréat[2].
Cette nouvelle école sur le site de la Sucrerie constitue notre point de départ pour ce quadrimestre.
La ligne de chemins de fer 141, reliant Wavre à Manage, arrive à Genappe en 1854[3]. Le but est de relier le bassin charbonnier et industriel du Centre aux grands axes ferroviaires et au nord-ouest du pays. Cette nouvelle ligne favorise le développement d’industries le long de son parcours. L’industrialisation est alors dense dans la vallée de la Dyle entre Genappe et Ottignies.
En 1870 se construit à Genappe une sucrerie, industrie nécessitant beaucoup d’équipement (principalement des gigantesques bassins de décantation pour extraire le sucre de la betterave) et dépendantes d’un réseau ferroviaire et routier important. Rachetée en 1929, puis en 1989, l’usine est alors parmi les plus modernes d’Europe[4]. Elle sera finalement fermée en 2004 pour une « restructuration des industries sucrières au niveau européen »[5].
Depuis la fermeture de l’usine, les anciens bassins de décantation ont été classés en réserve naturelle en 2015[6]. Une partie du site devrait prochainement se transformer en éco-quartier[7] et accueillir un programme de « revitalisation mixte » comprenant deux écoles (pédagogie active et libre), une maison de repos, un parc pour PME et 300 logements.
Apparues au début du XXème siècle mais popularisées à la suite du mouvement revendicatif progressiste des années 1968, les pédagogies alternatives (Montessori, Freinet, Steiner-Waldorf, Decroly…) veulent se différencier de la pédagogie traditionnelle, centrée sur la transmission des savoirs.
« C’est en marchant que l’enfant apprend à marcher ; c’est en parlant qu’il apprend à parler ; c’est en dessinant qu’il apprend à dessiner. Nous ne croyons pas qu’il soit exagéré de penser qu’un processus si général et si universel doive être exactement valable pour tous les enseignements, les scolaires y compris »
Célestin Freinet, Œuvres pédagogiques, Seuil, 1994
[1] Ingold, T. (2017). Faire—Anthropologie, Archéologie, Art et Architecture. Dehors.
[2] http://www.pblondel.be/detail-projet/nespa/
[3] https://www.yvespatte.com/2017/01/genappe-au-fil-des-ges-industriels-rsilience-atouts-pour-une-conomie-collaborative/
[4] Le Soir, 29/01/1990
[5] Le Soir, 16/01/2004
[6] https://www.environnement-dyle.be/la-reserve/
[7] https://www.lecho.be/entreprises/immobilier/un-nouvel-eco-quartier-de-taille-a-genappe/10108288.html