Le Quartier Léopold est une ruine faite de bureaux vides, d’espaces publics désertés, de technologies obsolètes mais aussi de bâtiments récents envisagés par les spéculateurs comme des ruines en devenir. Des ruines sans éternité, ni romantisme de l’antique. Ruines ruineuses et ruinantes au regard des enjeux environnementaux actuels.

Démanteler c’est s’approprier ces « communs négatifs » (A. Monnin, 2021), les recenser, les consolider, en prendre soin, apprendre à « vivre dans les ruines du capitalisme » (A. Tsing, 2015).

En parallèle d’une recherche théorique et empirique sur la notion de ruine, nous avons mené une analyse approfondie du Quartier Léopold permettant d’identifier les éléments à l’origine de son caractère ruineux. Cette série de constats permet une meilleure lecture et compréhension du site via le prisme de la ruine. L’analyse sensible contribue à la mise en place de plusieurs ambitions s’inscrivant à travers le temps. Ces approches aspirent vers une meilleure négociation vis-à-vis du caractère ruineux de ce quartier.

Ces multiples arpentages et tâtonnements nous permettent dès lors d’atterrir et de penser le projet dans un temps long, via la dégradation comme outil de projet.

La mise en ruine peut-elle générer l’écosystème de la ville de demain ?