L’architecture phénoménologique
Nazife Berk
Digital Fabrication Studio
Choix du sujet
Aujourd’hui, nous sommes face à des sociétés qui se sont réduits en un innombrable quantité de données rationnelles ce qui a été le premier moteur de l’architecture « émotionnelle ». Si le Corbusier pensait que la construction était fait pour tenir et l’architecture pour émouvoir, Juan O’Gordman, Lagarette ou encore Alvaro Aburto différenciaient l’architecture dites fonctionnelle de l’architecture académique, artistique.
Comprendre les espaces sans le romantisme de Gaudi ni pour autant tomber dans le néoclassique vide relève de bien des champs et celui qui depuis longtemps, pour ne pas dire toujours heurte celui de l’architecture est bien évidemment le large champ artistique. Pour autant, ce que l’on appelle « l’architecture émotionnelle » dont un des pionniers est Mathias Goertiz pose deux paradoxes ; son appellation et le caractère subjectif des émotions. Car en effet, si le concept même d’émotion porte en lui l’idée de spontanéité et donc de « promouvoir » alors n’est-il pas naturel de penser à une architecture de recettes, de manipulation ? Pouvons-nous mépriser la sensibilité de l’humain en présupposant que les qualités de l’architecture en tant que telle possèderait la capacité d’induire de l’émotion ? Il s’agirait donc d’interroger la notion de l’émotion esthétique qui nous amène très rapidement à un lexique plus important, notamment à la notion de « négativité de l’esthétique » que l’on pourrait questionner à travers un habitat insalubre, totalitaire ou encore sécuritaire avec toutes les émotions s’y rapportant telles que le malaise, la peur, l’angoisse.
Une architecture peut donc être psychopathologique par les conditions de vie qu’elle offre ; le bruit, l’insalubrité, l’étroitesse des espaces et autres dimensions techniques telle que la luminosité, etc. Nous pouvons prendre comme exemple la cité Pessac de le Corbusier. Comme nous le savons tous, le premier habitant d’une des maisons a transformé radicalement tous les éléments modernistes et jugé laids mais aussi contrevenant aux traditions constructives locales. Toutefois cette action qui s’en est suivi de l’émotion active a été contrecarré plus tard, par la fierté de reconnaissance de l’architecture corbuséenne. La problématique étant donc surtout l’émotion passive que subirait l’habitant.
Comme nous pouvons le comprendre les émotions sont plus complexes que ce que l’on pourrait trouver comme première définition. Une de ses multiples branches est par ailleurs sa dimension temporelle (rétrospection) ; sa dimension mémorielle (qui pourrait être un référentiel patrimonial ou encore la redécouverte des espaces de l’enfance ou d’une expérience marquante), sa dimension cognitives (mémoire de l’archétype, modèle, symbole, etc.)
La corrélation est évidente entre l’homme et l’architecture et pourtant on ne l’interroge plus autant que l’on devrait. L’immense richesse plastique de l’architecture est sans doute à la hauteur de la complexité de l’être humain. Il s’agirait dès lors de faire revaloir la sensibilité de l’homme moderne, de lui apprendre à surmonter la résistance qu’il oppose au progrès technique en comprenant les logiques et nature profondes des composants architecturaux dont il fait pour l’instant qu’un usage reproductif.
Scénario
Ce que nous appelons aujourd’hui les temps modernes se caractérisent entre autres par les prouesses technologiques (industrielles). Nous sommes dans une ère d’architecture améliorée à tous les niveaux à savoir sur le plan technologique, virtuelle ou encore synthétique. Les architectes contemporains profitent et opèrent dans un environnement créatif à la fois réel et numérique, mixte, augmenté et hybridé.
Jusqu’au siècle dernier, l’architecture répondait à des recettes (ouvrages, traités) de conception publiée par les maîtres penseurs de la discipline. Pour ne citer que lui, le Corbusier fier d’avoir conçu une « machine à habiter » bien que répondant à une urgence, a longtemps répandu une vision de l’homme « -moderne » en mesure de toute chose.
Cependant, lorsque l’on évoque une quarantaine, ce n’est non pas un sentiment de sérénité ou du moins un sentiment neutre qui nous submerge mais bien de l’angoisse, de l’étouffement. L’architecture et ses spatialités sont pensées pour l’homme moderne mais la place de l’homme sensible semble encore se poser aujourd’hui.
L’homme vit à 100 à l’heure, les usines tournent sans relâches, les machines deviennent de plus en plus performantes mais tout comme le mal-être grandissant de nos sociétés, l’urgence autour de cette dimension n’alerte pas encore, ou très peu. L’indifférence (le déni ou «l’acceptation») de cette situation viendrait de la méconnaissance de la problématique mais aussi de ses possibles recherches.
L’architecture phénoménologique
Nazife Berk
Digital Fabrication Studio
Choix du sujet
Aujourd’hui, nous sommes face à des sociétés qui se sont réduits en un innombrable quantité de données rationnelles ce qui a été le premier moteur de l’architecture « émotionnelle ». Si le Corbusier pensait que la construction était fait pour tenir et l’architecture pour émouvoir, Juan O’Gordman, Lagarette ou encore Alvaro Aburto différenciaient l’architecture dites fonctionnelle de l’architecture académique, artistique.
Comprendre les espaces sans le romantisme de Gaudi ni pour autant tomber dans le néoclassique vide relève de bien des champs et celui qui depuis longtemps, pour ne pas dire toujours heurte celui de l’architecture est bien évidemment le large champ artistique. Pour autant, ce que l’on appelle « l’architecture émotionnelle » dont un des pionniers est Mathias Goertiz pose deux paradoxes ; son appellation et le caractère subjectif des émotions. Car en effet, si le concept même d’émotion porte en lui l’idée de spontanéité et donc de « promouvoir » alors n’est-il pas naturel de penser à une architecture de recettes, de manipulation ? Pouvons-nous mépriser la sensibilité de l’humain en présupposant que les qualités de l’architecture en tant que telle possèderait la capacité d’induire de l’émotion ? Il s’agirait donc d’interroger la notion de l’émotion esthétique qui nous amène très rapidement à un lexique plus important, notamment à la notion de « négativité de l’esthétique » que l’on pourrait questionner à travers un habitat insalubre, totalitaire ou encore sécuritaire avec toutes les émotions s’y rapportant telles que le malaise, la peur, l’angoisse.
Une architecture peut donc être psychopathologique par les conditions de vie qu’elle offre ; le bruit, l’insalubrité, l’étroitesse des espaces et autres dimensions techniques telle que la luminosité, etc. Nous pouvons prendre comme exemple la cité Pessac de le Corbusier. Comme nous le savons tous, le premier habitant d’une des maisons a transformé radicalement tous les éléments modernistes et jugé laids mais aussi contrevenant aux traditions constructives locales. Toutefois cette action qui s’en est suivi de l’émotion active a été contrecarré plus tard, par la fierté de reconnaissance de l’architecture corbuséenne. La problématique étant donc surtout l’émotion passive que subirait l’habitant.
Comme nous pouvons le comprendre les émotions sont plus complexes que ce que l’on pourrait trouver comme première définition. Une de ses multiples branches est par ailleurs sa dimension temporelle (rétrospection) ; sa dimension mémorielle (qui pourrait être un référentiel patrimonial ou encore la redécouverte des espaces de l’enfance ou d’une expérience marquante), sa dimension cognitives (mémoire de l’archétype, modèle, symbole, etc.)
La corrélation est évidente entre l’homme et l’architecture et pourtant on ne l’interroge plus autant que l’on devrait. L’immense richesse plastique de l’architecture est sans doute à la hauteur de la complexité de l’être humain. Il s’agirait dès lors de faire revaloir la sensibilité de l’homme moderne, de lui apprendre à surmonter la résistance qu’il oppose au progrès technique en comprenant les logiques et nature profondes des composants architecturaux dont il fait pour l’instant qu’un usage reproductif.
Scénario
Ce que nous appelons aujourd’hui les temps modernes se caractérisent entre autres par les prouesses technologiques (industrielles). Nous sommes dans une ère d’architecture améliorée à tous les niveaux à savoir sur le plan technologique, virtuelle ou encore synthétique. Les architectes contemporains profitent et opèrent dans un environnement créatif à la fois réel et numérique, mixte, augmenté et hybridé.
Jusqu’au siècle dernier, l’architecture répondait à des recettes (ouvrages, traités) de conception publiée par les maîtres penseurs de la discipline. Pour ne citer que lui, le Corbusier fier d’avoir conçu une « machine à habiter » bien que répondant à une urgence, a longtemps répandu une vision de l’homme « -moderne » en mesure de toute chose.
Cependant, lorsque l’on évoque une quarantaine, ce n’est non pas un sentiment de sérénité ou du moins un sentiment neutre qui nous submerge mais bien de l’angoisse, de l’étouffement. L’architecture et ses spatialités sont pensées pour l’homme moderne mais la place de l’homme sensible semble encore se poser aujourd’hui.
L’homme vit à 100 à l’heure, les usines tournent sans relâches, les machines deviennent de plus en plus performantes mais tout comme le mal-être grandissant de nos sociétés, l’urgence autour de cette dimension n’alerte pas encore, ou très peu. L’indifférence (le déni ou «l’acceptation») de cette situation viendrait de la méconnaissance de la problématique mais aussi de ses possibles recherches.