Histoire, Théorie et Critique
Vincent Brunetta, Jean-Sebastien de Harven, Jean-Didier Bergilez
Fort de l’expérience pédagogique et des préoccupations méthodologiques et intellectuelles abordées depuis près de 20 ans d’abord dans l’U28 et ensuite dans l’Atelier HTC et, par ailleurs, des approches multiples développées dans l’Option/Questions d’Architecture HTC, le Laboratoire HTC entend proposer aux étudiant.e.s une formation combinant les spécificités de l’approche théorique caractéristique des formations optionnelles et la recherche appliquée propre à tout atelier du projet.
Ce regroupement pédagogique est fondé sur le partage de convictions fondamentales simples :
L’enseignement proposé dans le Laboratoire cherche à articuler l’étude à l’action, la connaissance critique des idées et des lieux à une réflexion opératoire ouverte sur leur transformation, en prise avec les défis du présent.
L’Atelier HTC aborde les questions relatives à l’histoire et la théorie de l’architecture selon le mode de la recherche appliquée. A travers des exercices et des travaux de natures différentes (projets, recherches, analyses, ...) la thématique quadrimestrielle du Laboratoire est envisagée selon le mode de l’action.
La présence critique de l'architecture
Si nous portons un attachement indéfectible aux trois piliers de la trilogie vitruvienne (firmitas, utilitas et venustas), nous les savons également insuffisants pour envisager l’architecture comme production culturelle. Tout acte d’architecture s’inscrit nécessairement dans son environnement culturel contemporain. Faire de l’architecture est toujours l’expression d’un point de vue, un acte de jugement, une attitude prise à l’égard de la société à laquelle elle s’adresse (Rowe, 1959). En cela, et à l’instar de toute production humaine, l’objet d’architecture est éminemment politique. Et il porte intrinsèquement une contradiction qui fait son intérêt et sa singularité : comme objet politique, il agit à la fois dans la réalité opérative du monde et en tant que représentation de ce monde (Colquhoun, 1976). Ce double ancrage au réel nous oblige à penser l’architecture en terme critique.
L’enjeu d’une pratique critique en architecture est par évidence de s’appuyer sur ses propres outils, son propre langage. A tout le moins, elle ne peut s’en défaire au risque de manquer ses objectifs, ceux d’interroger son environnement, ses conditions d’existences, ses modes opératoires, les conditions de sa conception, de sa production, de son usage, de sa réception, le contexte social, économique, culturel... Mais son enjeu est également, plus largement, de comprendre les dispositifs d’un domaine disciplinaire protéiforme, d’agir dans un contexte en changement constant et de prendre position face aux défis auxquels cette discipline architecturale est confrontée.
La culture (architecturale) a un rôle central à jouer à cet égard. Au mieux, elle permet une prise de conscience des conditions de la pratique architecturale et de l’interrelation qu’elle entretient avec l’histoire et la théorie de l’architecture. Mais c’est également un moyen de susciter des enquêtes ouvertes sur les contours possibles d’orientations futures.
En envisageant le rôle de l’architecte et de l’architecture comme un rôle spéculatif, socialement engagé et localement situé, nous proposons aux étudiant.e.s de partir à la recherche de pratiques critiques, c’est-à- dire informées, cultivées, ouvertes, engagées et basées sur une définition élargie et poreuse de la culture architecturale.
Le projet pédagogique thématique de ce quadrimestre entend explorer largement ces pratiques avec pour ambition la quête d’une présence critique de l’architecture.
En investiguant autant dans l’histoire que dans les défis contemporains, en s’informant auprès de productions multiples (graphiques, textuelles, objectuelles et construites), en spéculant sur le caractère narratif de celles-ci et sur le champ des possibles qu’elles nous offrent.
Dans le cadre spécifique de l’Atelier, nous proposons aux étudiant.e.s d’explorer les multiples registres des pratiques critiques, d’en découvrir les probables généalogies, d’en saisir les enjeux, d’en identifier et d’en comprendre les mécanismes pour en éprouver en guise de conclusion provisoire la pertinence à l’aune des questions posées à l’architecture d’aujourd’hui.
A partir d’une recherche prolongeant et élargissant les explorations menées au sein de l’Atelier au cours des années précédentes, les étudiant.e.s seront amené.e.s à constituer individuellement et collectivement un atlas/inventaire/spicilège raisonné des questions, conditions, pratiques et modes opératoires qui fondent, animent et donnent corps à ces pratiques critiques. Parallèlement, nous proposons aux étudiant.e.s de concevoir un projet convoquant et actualisant ces modes opératoires identifiés et compilés.
Histoire, Théorie et Critique
Vincent Brunetta, Jean-Sebastien de Harven, Jean-Didier Bergilez
Fort de l’expérience pédagogique et des préoccupations méthodologiques et intellectuelles abordées depuis près de 20 ans d’abord dans l’U28 et ensuite dans l’Atelier HTC et, par ailleurs, des approches multiples développées dans l’Option/Questions d’Architecture HTC, le Laboratoire HTC entend proposer aux étudiant.e.s une formation combinant les spécificités de l’approche théorique caractéristique des formations optionnelles et la recherche appliquée propre à tout atelier du projet.
Ce regroupement pédagogique est fondé sur le partage de convictions fondamentales simples :
L’enseignement proposé dans le Laboratoire cherche à articuler l’étude à l’action, la connaissance critique des idées et des lieux à une réflexion opératoire ouverte sur leur transformation, en prise avec les défis du présent.
L’Atelier HTC aborde les questions relatives à l’histoire et la théorie de l’architecture selon le mode de la recherche appliquée. A travers des exercices et des travaux de natures différentes (projets, recherches, analyses, ...) la thématique quadrimestrielle du Laboratoire est envisagée selon le mode de l’action.
La présence critique de l'architecture
Si nous portons un attachement indéfectible aux trois piliers de la trilogie vitruvienne (firmitas, utilitas et venustas), nous les savons également insuffisants pour envisager l’architecture comme production culturelle. Tout acte d’architecture s’inscrit nécessairement dans son environnement culturel contemporain. Faire de l’architecture est toujours l’expression d’un point de vue, un acte de jugement, une attitude prise à l’égard de la société à laquelle elle s’adresse (Rowe, 1959). En cela, et à l’instar de toute production humaine, l’objet d’architecture est éminemment politique. Et il porte intrinsèquement une contradiction qui fait son intérêt et sa singularité : comme objet politique, il agit à la fois dans la réalité opérative du monde et en tant que représentation de ce monde (Colquhoun, 1976). Ce double ancrage au réel nous oblige à penser l’architecture en terme critique.
L’enjeu d’une pratique critique en architecture est par évidence de s’appuyer sur ses propres outils, son propre langage. A tout le moins, elle ne peut s’en défaire au risque de manquer ses objectifs, ceux d’interroger son environnement, ses conditions d’existences, ses modes opératoires, les conditions de sa conception, de sa production, de son usage, de sa réception, le contexte social, économique, culturel... Mais son enjeu est également, plus largement, de comprendre les dispositifs d’un domaine disciplinaire protéiforme, d’agir dans un contexte en changement constant et de prendre position face aux défis auxquels cette discipline architecturale est confrontée.
La culture (architecturale) a un rôle central à jouer à cet égard. Au mieux, elle permet une prise de conscience des conditions de la pratique architecturale et de l’interrelation qu’elle entretient avec l’histoire et la théorie de l’architecture. Mais c’est également un moyen de susciter des enquêtes ouvertes sur les contours possibles d’orientations futures.
En envisageant le rôle de l’architecte et de l’architecture comme un rôle spéculatif, socialement engagé et localement situé, nous proposons aux étudiant.e.s de partir à la recherche de pratiques critiques, c’est-à- dire informées, cultivées, ouvertes, engagées et basées sur une définition élargie et poreuse de la culture architecturale.
Le projet pédagogique thématique de ce quadrimestre entend explorer largement ces pratiques avec pour ambition la quête d’une présence critique de l’architecture.
En investiguant autant dans l’histoire que dans les défis contemporains, en s’informant auprès de productions multiples (graphiques, textuelles, objectuelles et construites), en spéculant sur le caractère narratif de celles-ci et sur le champ des possibles qu’elles nous offrent.
Dans le cadre spécifique de l’Atelier, nous proposons aux étudiant.e.s d’explorer les multiples registres des pratiques critiques, d’en découvrir les probables généalogies, d’en saisir les enjeux, d’en identifier et d’en comprendre les mécanismes pour en éprouver en guise de conclusion provisoire la pertinence à l’aune des questions posées à l’architecture d’aujourd’hui.
A partir d’une recherche prolongeant et élargissant les explorations menées au sein de l’Atelier au cours des années précédentes, les étudiant.e.s seront amené.e.s à constituer individuellement et collectivement un atlas/inventaire/spicilège raisonné des questions, conditions, pratiques et modes opératoires qui fondent, animent et donnent corps à ces pratiques critiques. Parallèlement, nous proposons aux étudiant.e.s de concevoir un projet convoquant et actualisant ces modes opératoires identifiés et compilés.