Micromegaslab
Fabien Dautrebande, Eve Deprez, Alain Simon
L’atelier porte son attention sur les phénomènes de fabrication, de développement des villes, et sur l’évolution de leurs paysages jusque dans leurs périphéries : il en identifie les contours - plus ou moins nets - historiques, physiques et invisibles et explore leurs interstices. En situant de plus le projet dans un lieu qui le nourrit de ses spécificités géographique, biologique, écologique, historique et anthropique, l’atelier interroge la nature perméable et évolutive de l’architecture au contact du paysage, et y répond au travers de productions spatiales urbaines et péri-urbaines qui contribuent aux transformations de l’environnement, du cadre de vie du quotidien des sociétés contemporaines. La ville représente un immense artéfact technique - néanmoins vivant - extrêmement complexe, dans lequel nous pensons que l’architecte joue un rôle essentiel, notamment dans ses processus de transformation, comme garant de la qualité des futurs ensembles urbains, en compréhension et considération des facteurs naturels susceptibles de l’impacter. L’atelier compte ainsi s’inscrire dans des réflexions qui se préoccupent de la transition énergétique et des changements climatiques, qui auront inévitablement des répercussions sur les réponses architecturales proposées, entre autres dans leur potentiel d’adaptabilité.
Inspiré de la théorie de l’architecte urbaniste Sola Morales, nous envisageons la ville comme un corps complexe qu’il faut soigner, entretenir et préserver et dont les maux peuvent être guéris par des actions ponctuelles fines et précises. Afin de comprendre ce corps, sont par exemple entreprises en atelier de vastes études urbaines, des coupes à l’échelle de la ville et des cartographies à l’échelle du territoire. Ensuite des points précis sont détectés et transformés en lieux de projet afin d’améliorer l’ensemble.
La question de la matérialité se retrouve à la fois liée à la méthode et dans les thématiques. L’idée est d’étendre cette préoccupation – intrinsèque à l’architecture – aux objets de représentation et de fabrication du projet (maquette, supports, …). L’extension des thématiques aux questions du paysage, en particulier à celle du sol, permettra de fournir une relation directe avec l’environnement au sens premier du terme, pour le réintégrer dans le processus pédagogique du projet.
L’atelier propose d’aborder la conception du projet par le biais du travail à différentes échelles, de l’échelle de la société et du territoire à l‘échelle du détail pour tenter de dépasser ou de réinterroger l’hégémonie de l’échelle humaine. C’est une méthode qui offre une ouverture directe et comparative sur notre relation aux mondes qui nous constituent et ceux qui nous contiennent, par les différentes structures, mécanismes et dimensions qu’il nous révèle. C’est aussi une manière de valoriser et réintroduire la notion de paysage dans nos villes. Les investigations peuvent commencer par de larges considérations comme l’histoire, la topographie, le sol vivant, le cycle de l’eau, les quartiers, les grands systèmes de mobilités, pour s’intéresser ensuite à des lieux plus précis, de plus petits détails, des textures, des interstices. Si nous chercherons à comprendre les relations entre ces micros et macrostructures, c’est pour tenter de susciter un enthousiasme auprès des étudiants en leur montrant les possibilités et opportunités de préoccupations offertes par la discipline, mais surtout pour essayer de comprendre comment un projet d’architecture peut concrètement participer à l’amélioration voire à l’évolution de l’ensemble auquel il participe.
A l’heure où les espaces et le territoire sont de plus en plus contrôlés, dessinés, déterminés, l’ambition de l’atelier est également de travailler sur la question de l’indétermination en regard de la programmation. Nous parlons ici d'une indétermination au sens de l’usage, qui permettra aux habitants et usagers de nos territoires de s’ouvrir à de nouvelles formes et de déployer une appropriation plus riche de l'espace.
L'atelier a choisi de continuer son exploration de la Flandre à travers l’analyse de 2 villes flamandes situées à l’ouest dans le bassin de l’Escaut : Alost (Q1) et Gand (Q2). Nous constatons que les villes prennent de plus en plus d'initiatives dans la recherche de solutions aux défis urbains. Ces dernières années, par exemple, de nombreux réseaux européens ont été créés (Eurocities, Climate Alliance...) qui nous aident à voir comment différentes villes traitent ces questions.
Alost, une ville située sur la rivière Dender et fondée sur l'île de Chipka. Au fil du temps, Chipka est devenu un symbole de l'industrialisation, car ce quartier était rempli d'usines et de quelques rues résidentielles pour les ouvriers. Alost veut revaloriser la zone située le long de la Dendre et la rendre plus attrayante en se concentrant sur le réaménagement urbain : comment les bâtiments d'usines délabrés, les complexes industriels encore (ou à nouveau) en activité, les terrains en friche peuvent-ils offrir un développement et comment les rives de la Dendre peuvent-elles y jouer un rôle important ?
Gand, une ville née à la confluence de la Leie et de l'Escaut, les deux rivières qui déterminent le paysage bas et aquatique de la Flandre Sableuse. La confluence a été interrompue vers 1960 pour créer des places de parking en comblant De Reep qui a été réouverte en septembre 2018 pour la relier à nouveau à la Leie. La « structuurvisie 2030 – Ruimte voor Gent » formule les défis auxquels Gand devra faire face en termes de réflexion cohérente du système physique, d'infrastructures orientées vers l'avenir et de résilience climatique - y compris des espaces pour l'eau et le vert à toutes les échelles. Une attention particulière est accordée à l'industrie locale, à la densification et à l’aération, à la mixité des fonctions, aux développements des plans à l’échelle humaine, à l’Universal Design, à la Recherche par le projet et la co-création.
Micromegaslab
Fabien Dautrebande, Eve Deprez, Alain Simon
L’atelier porte son attention sur les phénomènes de fabrication, de développement des villes, et sur l’évolution de leurs paysages jusque dans leurs périphéries : il en identifie les contours - plus ou moins nets - historiques, physiques et invisibles et explore leurs interstices. En situant de plus le projet dans un lieu qui le nourrit de ses spécificités géographique, biologique, écologique, historique et anthropique, l’atelier interroge la nature perméable et évolutive de l’architecture au contact du paysage, et y répond au travers de productions spatiales urbaines et péri-urbaines qui contribuent aux transformations de l’environnement, du cadre de vie du quotidien des sociétés contemporaines. La ville représente un immense artéfact technique - néanmoins vivant - extrêmement complexe, dans lequel nous pensons que l’architecte joue un rôle essentiel, notamment dans ses processus de transformation, comme garant de la qualité des futurs ensembles urbains, en compréhension et considération des facteurs naturels susceptibles de l’impacter. L’atelier compte ainsi s’inscrire dans des réflexions qui se préoccupent de la transition énergétique et des changements climatiques, qui auront inévitablement des répercussions sur les réponses architecturales proposées, entre autres dans leur potentiel d’adaptabilité.
Inspiré de la théorie de l’architecte urbaniste Sola Morales, nous envisageons la ville comme un corps complexe qu’il faut soigner, entretenir et préserver et dont les maux peuvent être guéris par des actions ponctuelles fines et précises. Afin de comprendre ce corps, sont par exemple entreprises en atelier de vastes études urbaines, des coupes à l’échelle de la ville et des cartographies à l’échelle du territoire. Ensuite des points précis sont détectés et transformés en lieux de projet afin d’améliorer l’ensemble.
La question de la matérialité se retrouve à la fois liée à la méthode et dans les thématiques. L’idée est d’étendre cette préoccupation – intrinsèque à l’architecture – aux objets de représentation et de fabrication du projet (maquette, supports, …). L’extension des thématiques aux questions du paysage, en particulier à celle du sol, permettra de fournir une relation directe avec l’environnement au sens premier du terme, pour le réintégrer dans le processus pédagogique du projet.
L’atelier propose d’aborder la conception du projet par le biais du travail à différentes échelles, de l’échelle de la société et du territoire à l‘échelle du détail pour tenter de dépasser ou de réinterroger l’hégémonie de l’échelle humaine. C’est une méthode qui offre une ouverture directe et comparative sur notre relation aux mondes qui nous constituent et ceux qui nous contiennent, par les différentes structures, mécanismes et dimensions qu’il nous révèle. C’est aussi une manière de valoriser et réintroduire la notion de paysage dans nos villes. Les investigations peuvent commencer par de larges considérations comme l’histoire, la topographie, le sol vivant, le cycle de l’eau, les quartiers, les grands systèmes de mobilités, pour s’intéresser ensuite à des lieux plus précis, de plus petits détails, des textures, des interstices. Si nous chercherons à comprendre les relations entre ces micros et macrostructures, c’est pour tenter de susciter un enthousiasme auprès des étudiants en leur montrant les possibilités et opportunités de préoccupations offertes par la discipline, mais surtout pour essayer de comprendre comment un projet d’architecture peut concrètement participer à l’amélioration voire à l’évolution de l’ensemble auquel il participe.
A l’heure où les espaces et le territoire sont de plus en plus contrôlés, dessinés, déterminés, l’ambition de l’atelier est également de travailler sur la question de l’indétermination en regard de la programmation. Nous parlons ici d'une indétermination au sens de l’usage, qui permettra aux habitants et usagers de nos territoires de s’ouvrir à de nouvelles formes et de déployer une appropriation plus riche de l'espace.
L'atelier a choisi de continuer son exploration de la Flandre à travers l’analyse de 2 villes flamandes situées à l’ouest dans le bassin de l’Escaut : Alost (Q1) et Gand (Q2). Nous constatons que les villes prennent de plus en plus d'initiatives dans la recherche de solutions aux défis urbains. Ces dernières années, par exemple, de nombreux réseaux européens ont été créés (Eurocities, Climate Alliance...) qui nous aident à voir comment différentes villes traitent ces questions.
Alost, une ville située sur la rivière Dender et fondée sur l'île de Chipka. Au fil du temps, Chipka est devenu un symbole de l'industrialisation, car ce quartier était rempli d'usines et de quelques rues résidentielles pour les ouvriers. Alost veut revaloriser la zone située le long de la Dendre et la rendre plus attrayante en se concentrant sur le réaménagement urbain : comment les bâtiments d'usines délabrés, les complexes industriels encore (ou à nouveau) en activité, les terrains en friche peuvent-ils offrir un développement et comment les rives de la Dendre peuvent-elles y jouer un rôle important ?
Gand, une ville née à la confluence de la Leie et de l'Escaut, les deux rivières qui déterminent le paysage bas et aquatique de la Flandre Sableuse. La confluence a été interrompue vers 1960 pour créer des places de parking en comblant De Reep qui a été réouverte en septembre 2018 pour la relier à nouveau à la Leie. La « structuurvisie 2030 – Ruimte voor Gent » formule les défis auxquels Gand devra faire face en termes de réflexion cohérente du système physique, d'infrastructures orientées vers l'avenir et de résilience climatique - y compris des espaces pour l'eau et le vert à toutes les échelles. Une attention particulière est accordée à l'industrie locale, à la densification et à l’aération, à la mixité des fonctions, aux développements des plans à l’échelle humaine, à l’Universal Design, à la Recherche par le projet et la co-création.