Joan La Barbara & John cage, Solo for Voice 45 (1977)
Interprétation par modèle procédural
Dina El Khattabi, Ayman Ouiriarhli
Question d'Architecture, Informatique et Multimédia
Ce projet a été réalisé dans le cadre du cours « Analyse formelle et processus informatique » (enseignants: Denis Derycke (coord.), Michel Lefèvre, Julien Rippinger). Le travail proposé aux étudiants consiste à explorer un système de composition autonome en se basant sur l’analyse d’une œuvre d’art. Les étudiants transcrivent leur interprétation de l’œuvre choisie dans le langage de programmation Python, et génèrent des configurations spatiales paramétriques pour investir l’espace d’un cube de 10 cm de côté. Ces processus analytiques et génératifs s’opèrent exclusivement dans un espace graphique axonométrique et utilisent à des fins exploratoires l’impression 3D par extrusion de plastique ou par solidification de résine.
Solo for Voice 45 est une pièce composée par John cage et interprétée exclusivement au chant par Joan La Barbara. La partition comporte 18 pages sur chacune desquelles sont réparties de courtes mesures représentant des instants musicaux, ainsi qu’une série d’instructions sur la manière d’interpréter l’oeuvre. Selon ces instructions, l’interprète peut choisir un nombre aléatoire de pages dans un ordre tout aussi aléatoire, pour ensuite les chanter, ce qui donne lieu à une nouvelle version de l’oeuvre à chaque performance. L’interprète doit également représenter sous forme de temps et d’espace musical la position relative des courte mesures présentes sur chaque page de la partition.
Cette interprétation formelle de l’oeuvre de Cage et La Barbara reprend l’idée des 18 pages de partitions choisies aléatoirement et dans un ordre quelconque. Chaque page sélectionnée se traduit par une cercle dont la surface est organisée selon un système de coordonnées polaires. Les courtes mesures présentes et leur positions relatives sur chacune des pages deviennent des points dans ce systèmes de coordonnées. Ces points sont reliés et dessinent une surface arrondie et fermée correspondant aux évènements musicaux rassemblés sur la page en question. Les points sont ensuite projetés en hauteur et les surfaces déformées suivant une instruction relativement libre que John Cage appelle l’ambiguïté. Les compositions formelles résultant de ce processus sont constituées de une à 18 surfaces en lévitation, courbées dans les trois dimensions, s’entremêlant et se télescopant aléatoirement.
"A note might be indefinitly extended" est la dernière instruction de Cage, et aussi celle par laquelle ces compositions spatiales arrondies et très libres se confrontent à l’espace rigoureusement orthogonal du cube : chaque évènement sonore a la potentialité de se déployer indéfiniment, même si au final, ce sont bien des objets sonores – ou géométriques – finis, et limités à une temporalité et à un espace et très contrôlé, qui émergent.
Joan La Barbara & John cage, Solo for Voice 45 (1977)
Interprétation par modèle procédural
Dina El Khattabi, Ayman Ouiriarhli
Question d'Architecture, Informatique et Multimédia
Ce projet a été réalisé dans le cadre du cours « Analyse formelle et processus informatique » (enseignants: Denis Derycke (coord.), Michel Lefèvre, Julien Rippinger). Le travail proposé aux étudiants consiste à explorer un système de composition autonome en se basant sur l’analyse d’une œuvre d’art. Les étudiants transcrivent leur interprétation de l’œuvre choisie dans le langage de programmation Python, et génèrent des configurations spatiales paramétriques pour investir l’espace d’un cube de 10 cm de côté. Ces processus analytiques et génératifs s’opèrent exclusivement dans un espace graphique axonométrique et utilisent à des fins exploratoires l’impression 3D par extrusion de plastique ou par solidification de résine.
Solo for Voice 45 est une pièce composée par John cage et interprétée exclusivement au chant par Joan La Barbara. La partition comporte 18 pages sur chacune desquelles sont réparties de courtes mesures représentant des instants musicaux, ainsi qu’une série d’instructions sur la manière d’interpréter l’oeuvre. Selon ces instructions, l’interprète peut choisir un nombre aléatoire de pages dans un ordre tout aussi aléatoire, pour ensuite les chanter, ce qui donne lieu à une nouvelle version de l’oeuvre à chaque performance. L’interprète doit également représenter sous forme de temps et d’espace musical la position relative des courte mesures présentes sur chaque page de la partition.
Cette interprétation formelle de l’oeuvre de Cage et La Barbara reprend l’idée des 18 pages de partitions choisies aléatoirement et dans un ordre quelconque. Chaque page sélectionnée se traduit par une cercle dont la surface est organisée selon un système de coordonnées polaires. Les courtes mesures présentes et leur positions relatives sur chacune des pages deviennent des points dans ce systèmes de coordonnées. Ces points sont reliés et dessinent une surface arrondie et fermée correspondant aux évènements musicaux rassemblés sur la page en question. Les points sont ensuite projetés en hauteur et les surfaces déformées suivant une instruction relativement libre que John Cage appelle l’ambiguïté. Les compositions formelles résultant de ce processus sont constituées de une à 18 surfaces en lévitation, courbées dans les trois dimensions, s’entremêlant et se télescopant aléatoirement.
"A note might be indefinitly extended" est la dernière instruction de Cage, et aussi celle par laquelle ces compositions spatiales arrondies et très libres se confrontent à l’espace rigoureusement orthogonal du cube : chaque évènement sonore a la potentialité de se déployer indéfiniment, même si au final, ce sont bien des objets sonores – ou géométriques – finis, et limités à une temporalité et à un espace et très contrôlé, qui émergent.