PC - Pratiques Critiques
Vincent Brunetta, Carlo Gonçalves, Carlo Menon
Pratiques critiques est un environnement pédagogique qui place au centre de ses préoccupations la dimension critique des pratiques de l’espace. L’atelier propose aux étudiant·e·s de réfléchir et d’agir en termes de pratiques critiques, envisageant le champ de l’architecture et des architectes de manière ouverte, spéculative, socialement engagée, historiquement ancrée et localement située.
Une pratique critique est une pratique active, informée, ouverte, engagée, spéculative et basée sur une définition élargie et poreuse de la culture architecturale. Une pratique critique a un caractère exploratoire, toujours en mouvement, en devenir et en tension avec sa réalité contemporaine. Une pratique critique assume ses désirs, donne envie, provoque un questionnement. Une pratique critique se construit par sa force propositionnelle. Une pratique critique convoque autant les moyens de la découverte par le faire que ceux des investigations intellectuelles, les entrecroisant. Une pratique critique démarre toujours des conditions de l’existant, les accepte en tant que telles de prime abord, puis en propose une lecture décalée, alternative, informée. Une pratique critique invite à prendre en compte les déplacements épistémologiques qui rendent visibles les logiques systémiques de domination, d’oppression, de subalternisation, de stigmatisation (anthropocentrisme, classisme, hétéropatriarcat, racisme, …) et leurs inscriptions matérielles, spatiales, économiques, sociales, intellectuelles. Une pratique critique est à la fois empathique et impertinente.
Une pratique critique...
L’atelier Pratiques critiques est un espace d’explorations pratiques et intellectuelles, autant de démarches actives et donc inscrites dans des documents et artefacts collectés ou produits de natures variées : textes autographes, notes de lecture, collections de documents trouvés, travaux photographiques, productions graphiques et matérielles, maquettes, etc. La définition et le développement de ces démarches sont issus du dialogue et des débats initiés au sein de l’atelier, donc jamais déterminés a priori.
L’atelier pousse les étudiant·e·s à prendre position face aux défis et potentiels nouveaux paradigmes auxquels la discipline architecturale est confrontée et à se mettre en condition de les identifier et d’en saisir les enjeux. En lien avec des pratiques issues d’autres champs disciplinaires, il propose de comprendre les dispositifs d’un contemporain protéiforme, pour permettre une prise de conscience des conditions de la pratique architecturale et de l’interrelation qu’elle entretient avec ses histoires et ses théories.
Pour l’année 2021–22, l’atelier a invité les étudiant·e·s à définir librement le champ, les outils et la trajectoire de chaque projet. Au courant du premier quadrimestre, en commençant par une première phase d’explorations critiques, chaque étudiant·e a défini progressivement un scénario de projet qui lui permette de se confronter à une problématique architecturale. Le deuxième quadrimestre a donc permis de développer ce scénario en une proposition architecturale complète.
Les projets présentés ici montrent cinq trajectoires exemplaires :
Clelia Barbera Ramallo (BA3) a entamé une révision critique des images mentales qui l’habitent, en questionnant leur origine et en en extrapolant, à travers plusieurs modes de représentation, une série d’invariantes architecturales. Avec ces outils elle a ensuite abordé un bâtiment existant, rue Navez à Bruxelles, en imaginant sa transformation par un processus de composition par fragments, fusionnant imaginaire et situation existante.
Pauline Dubois (MA2) a exploré la posture de l’architecte comme « médecin de campagne » dans la situation extrême du village de Fraipont, frappé par les inondations de l’été 2021 et encore en reconstruction. En mettant en récit des faits dont elle s’est emparée lors de visites et rencontres, elle a formulé une série de propositions esquissant une pratique architecturale définie par le soin de l’existant, qu’il soit matériel, architectural ou social.
Nathan Gatignol (BA3) s’est intéressé depuis le début d’année à l’espace public, à ses rites et à ses dispositifs, en insistant particulièrement sur le concept de plateforme et en oscillant entre utopie et des propositions situées, à Bruxelles. Son projet final s’est saisi des spéculations passées et présentes relatives au Plan Manhattan du Quartier Nord, en imaginant de revendiquer le socle de la tour WTC-3 pour y créer une plateforme publique se greffant à l’espace privé de logements et bureaux.
Alexis Tribel (MA2) a cartographié une tendance plutôt diffuse dans l’architecture belge contemporaine, une « esthétique de l’austérité » dont il a mis en lumière traits et contradictions, avec ironie. Le projet de learning centre pour l’université de Gant qu’il a imaginé au deuxième quadrimestre répond au programme d’origine en mettant au centre des critères de composition ce jeu de miroirs entre représentation de soi, éthique (du travail intellectuel) et esthétique.
PC - Pratiques Critiques
Vincent Brunetta, Carlo Gonçalves, Carlo Menon
Pratiques critiques est un environnement pédagogique qui place au centre de ses préoccupations la dimension critique des pratiques de l’espace. L’atelier propose aux étudiant·e·s de réfléchir et d’agir en termes de pratiques critiques, envisageant le champ de l’architecture et des architectes de manière ouverte, spéculative, socialement engagée, historiquement ancrée et localement située.
Une pratique critique est une pratique active, informée, ouverte, engagée, spéculative et basée sur une définition élargie et poreuse de la culture architecturale. Une pratique critique a un caractère exploratoire, toujours en mouvement, en devenir et en tension avec sa réalité contemporaine. Une pratique critique assume ses désirs, donne envie, provoque un questionnement. Une pratique critique se construit par sa force propositionnelle. Une pratique critique convoque autant les moyens de la découverte par le faire que ceux des investigations intellectuelles, les entrecroisant. Une pratique critique démarre toujours des conditions de l’existant, les accepte en tant que telles de prime abord, puis en propose une lecture décalée, alternative, informée. Une pratique critique invite à prendre en compte les déplacements épistémologiques qui rendent visibles les logiques systémiques de domination, d’oppression, de subalternisation, de stigmatisation (anthropocentrisme, classisme, hétéropatriarcat, racisme, …) et leurs inscriptions matérielles, spatiales, économiques, sociales, intellectuelles. Une pratique critique est à la fois empathique et impertinente.
Une pratique critique...
L’atelier Pratiques critiques est un espace d’explorations pratiques et intellectuelles, autant de démarches actives et donc inscrites dans des documents et artefacts collectés ou produits de natures variées : textes autographes, notes de lecture, collections de documents trouvés, travaux photographiques, productions graphiques et matérielles, maquettes, etc. La définition et le développement de ces démarches sont issus du dialogue et des débats initiés au sein de l’atelier, donc jamais déterminés a priori.
L’atelier pousse les étudiant·e·s à prendre position face aux défis et potentiels nouveaux paradigmes auxquels la discipline architecturale est confrontée et à se mettre en condition de les identifier et d’en saisir les enjeux. En lien avec des pratiques issues d’autres champs disciplinaires, il propose de comprendre les dispositifs d’un contemporain protéiforme, pour permettre une prise de conscience des conditions de la pratique architecturale et de l’interrelation qu’elle entretient avec ses histoires et ses théories.
Pour l’année 2021–22, l’atelier a invité les étudiant·e·s à définir librement le champ, les outils et la trajectoire de chaque projet. Au courant du premier quadrimestre, en commençant par une première phase d’explorations critiques, chaque étudiant·e a défini progressivement un scénario de projet qui lui permette de se confronter à une problématique architecturale. Le deuxième quadrimestre a donc permis de développer ce scénario en une proposition architecturale complète.
Les projets présentés ici montrent cinq trajectoires exemplaires :
Clelia Barbera Ramallo (BA3) a entamé une révision critique des images mentales qui l’habitent, en questionnant leur origine et en en extrapolant, à travers plusieurs modes de représentation, une série d’invariantes architecturales. Avec ces outils elle a ensuite abordé un bâtiment existant, rue Navez à Bruxelles, en imaginant sa transformation par un processus de composition par fragments, fusionnant imaginaire et situation existante.
Pauline Dubois (MA2) a exploré la posture de l’architecte comme « médecin de campagne » dans la situation extrême du village de Fraipont, frappé par les inondations de l’été 2021 et encore en reconstruction. En mettant en récit des faits dont elle s’est emparée lors de visites et rencontres, elle a formulé une série de propositions esquissant une pratique architecturale définie par le soin de l’existant, qu’il soit matériel, architectural ou social.
Nathan Gatignol (BA3) s’est intéressé depuis le début d’année à l’espace public, à ses rites et à ses dispositifs, en insistant particulièrement sur le concept de plateforme et en oscillant entre utopie et des propositions situées, à Bruxelles. Son projet final s’est saisi des spéculations passées et présentes relatives au Plan Manhattan du Quartier Nord, en imaginant de revendiquer le socle de la tour WTC-3 pour y créer une plateforme publique se greffant à l’espace privé de logements et bureaux.
Alexis Tribel (MA2) a cartographié une tendance plutôt diffuse dans l’architecture belge contemporaine, une « esthétique de l’austérité » dont il a mis en lumière traits et contradictions, avec ironie. Le projet de learning centre pour l’université de Gant qu’il a imaginé au deuxième quadrimestre répond au programme d’origine en mettant au centre des critères de composition ce jeu de miroirs entre représentation de soi, éthique (du travail intellectuel) et esthétique.