(Co) construire avec la place publique a été une initiative de SYNCITY (Synergetic Cities for Europe), un projet de recherche-action qui se focalise sur l’exploration urbaine à Bruxelles et à Vienne. Le projet est financé par Innoviris dans le cadre du programme JPI Urban Europe intitulé « Making Cities Work » (2019-2021).
L’atelier s’est focalisé sur la transformation urbaine de quartier Cureghem (Anderlecht, Région de Bruxelles-Capitale) — connu comme un lieu d’arrivée pour les groupes de population migrante venant principalement des pays les plus pauvres. La pollution, un parc dense d’immeubles abandonnés, de faibles revenus et un taux de chômage chronique élevé sont autant d’images communément associées à ce quartier. D’autre part, la taille et le dynamisme de Cureghem en ont fait un lieu des possibles. Un certain nombre d’activités de production, de marchés et d’ateliers temporaires ont été intégrés, la majorité d’entre eux profitant de loyers bas et d’un niveau élevé de laissez-faire en termes de circulation et de bruit. Néanmoins, la densité très haute à Cureghem fait que les rares espaces encore publics ou semi-publics (parcs, marchés…) doivent recevoir de différents usages, pour une population diverse, qui parfois donnent lieu aux conflictualités.
(Co) construire avec la place publique a exploré la transformation des espaces publics dans leur tension d’être véritablement une place publique. Joëlle Zask souligne que la place est publique « que si elle contribue au développement de l’individualité de chacun » et garde « la marque des changements passés »[1]. Ainsi, l’espace public est un lieu de rencontre des individualités par des échanges et ces interactions peuvent créer ensemble un sentiment de convivialité et de communauté. Ce sentiment a été mis en tension par la crise sanitaire liée à la transmission rapide de Covid qu’a montré la nécessité d’avoir des espaces publics plus nombreux, plus larges, mieux aménagés qui permettraient à chacun de trouver sa place.
Le mobilier urbain apparaît comme un moyen d’activement transformer l’espace public pour qu’il devienne plus inclusif dans une temporalité courte et avec peu de ressources. Dans son travail réflexif et pratique à Sao Paolo, Laura Sobral souligne l’importance du mobilier urbain : « Pour que les espaces publics deviennent des lieux de permanence et une destination, la présence d’un mobilier urbain adéquat et de qualité est essentielle. »[2] Ce n’est pas seulement la présence de mobilier urbain, comme objet fini, qui influe l’espace public, mais aussi le processus dans lequel ces objets sont réalisés et mis en place (à partir de leurs conception, construction, installation et maintenance). Sanches et Frankel (2010) misent en avance les bénéfices qu’un processus de co-conception peut apporter au mobilier urbain pour qu’il arrive à répondre aux défis des espaces publics : « La démocratisation du développement des pièces de mobilier urbain permet également à l’utilisateur de créer ce qu’il veut et ce dont il a besoin. »[3]
En tenant compte de cette approche de co-conception et à partir des résultats issus de projet SYNCITY, divisé en trois groupes, les étudiants ont conçu des objets de mobilier urbain adaptés aux trois lieux localisés dans le quartier Cureghem. Le groupe Abattoir c’est focalisé sur la transformation et ouverture de la plaine des Abattoirs d’Anderlecht vers le public pour arriver à une cohabitation des usages et fonctions dans l’espace ouvert de la « grande plaine » et une meilleure mobilité est à prévoir. Intégré dans la thématique de gestion des déchets, le Groupe Mons c’est concentré sur comment protéger les très peu nombreux espaces verts face aux dépôts clandestins des déchets – phénomène d’un plus en plus souvent sur le Chaussée de Mons. Le Groupe Meersman a conçu un mobilier urbain pour faciliter la cohabitation des différents usages sur la placette de la rue du Docteur de Meersman et parvis de l’Église.
Pendant le processus de conception des objets, les étudiants ont dû intégrer des questions spécifiques du rôle du mobilier urbain dans la transformation des espaces publics.
Les restrictions sanitaires imposées n’ont pas permis des interactions avec les usagers de l’espace public ou la construction in situ des objets de mobilier urbain. Néanmoins, les étudiants ont pu avoir accès aux connaissances de terrain de l’équipe SYNCITY (Andrea Bortolotti – ULB, Basile Museux – Abattoirs SA, Catalina Dobre – ULB, Cataline Sénéchal – IEB, Christian Dessouroux – ULB, Elodie Ville – ULB et Vital Marage – Commune d’Anderlecht), l’expertise en co-conception des tuteurs invités (Alessandra Bruno – ULB, Daniela Salgado Cofré – ULB/PUC-Valparaiso et Marco Ranzato – Université Rome tre, IT) et les bureaux de co-construction (Design with Sense et Collectif Dallas).
A la fin de l’atelier, chaque groupe d’étudiants a réalisé une esquisse de projet, une maquette et un mode d’emploi de construction destiné aux usagers. Ainsi, l’atelier proposé a été l’occasion pour les étudiants d’expérimenter les sites et de comprendre les usages de l’espace public et de participer à la transformation de l’espace en présentant leur proposition des objets de mobilier urbain aux acteurs locaux (représentants de la commune d’Anderlecht et l’association Cultureghem).
[1] Zask, J. (2018). Quand la place devient publique. Bord de l’eau (Le).
[2] Sobral, L. (2013). Co-created Street Furniture as a Catalyst for Urban Culture and Public Life. [Online]. Available from: http://www.hackingurbanfurniture.net/research/co-created-street-furniture-as-a-catalyst-for-urban-culture-and-public-life/.
[3] Sanches, M.G. & Frankel, L. (2010). Co-design in Public Spaces: an Interdisciplinary Approach to Street Furniture Development. drs2010 Unmontreal. [Online]. Available from: https://dl.designresearchsociety.org/drs-conference-papers/drs2010/researchpapers/105/
(Co) construire avec la place publique a été une initiative de SYNCITY (Synergetic Cities for Europe), un projet de recherche-action qui se focalise sur l’exploration urbaine à Bruxelles et à Vienne. Le projet est financé par Innoviris dans le cadre du programme JPI Urban Europe intitulé « Making Cities Work » (2019-2021).
L’atelier s’est focalisé sur la transformation urbaine de quartier Cureghem (Anderlecht, Région de Bruxelles-Capitale) — connu comme un lieu d’arrivée pour les groupes de population migrante venant principalement des pays les plus pauvres. La pollution, un parc dense d’immeubles abandonnés, de faibles revenus et un taux de chômage chronique élevé sont autant d’images communément associées à ce quartier. D’autre part, la taille et le dynamisme de Cureghem en ont fait un lieu des possibles. Un certain nombre d’activités de production, de marchés et d’ateliers temporaires ont été intégrés, la majorité d’entre eux profitant de loyers bas et d’un niveau élevé de laissez-faire en termes de circulation et de bruit. Néanmoins, la densité très haute à Cureghem fait que les rares espaces encore publics ou semi-publics (parcs, marchés…) doivent recevoir de différents usages, pour une population diverse, qui parfois donnent lieu aux conflictualités.
(Co) construire avec la place publique a exploré la transformation des espaces publics dans leur tension d’être véritablement une place publique. Joëlle Zask souligne que la place est publique « que si elle contribue au développement de l’individualité de chacun » et garde « la marque des changements passés »[1]. Ainsi, l’espace public est un lieu de rencontre des individualités par des échanges et ces interactions peuvent créer ensemble un sentiment de convivialité et de communauté. Ce sentiment a été mis en tension par la crise sanitaire liée à la transmission rapide de Covid qu’a montré la nécessité d’avoir des espaces publics plus nombreux, plus larges, mieux aménagés qui permettraient à chacun de trouver sa place.
Le mobilier urbain apparaît comme un moyen d’activement transformer l’espace public pour qu’il devienne plus inclusif dans une temporalité courte et avec peu de ressources. Dans son travail réflexif et pratique à Sao Paolo, Laura Sobral souligne l’importance du mobilier urbain : « Pour que les espaces publics deviennent des lieux de permanence et une destination, la présence d’un mobilier urbain adéquat et de qualité est essentielle. »[2] Ce n’est pas seulement la présence de mobilier urbain, comme objet fini, qui influe l’espace public, mais aussi le processus dans lequel ces objets sont réalisés et mis en place (à partir de leurs conception, construction, installation et maintenance). Sanches et Frankel (2010) misent en avance les bénéfices qu’un processus de co-conception peut apporter au mobilier urbain pour qu’il arrive à répondre aux défis des espaces publics : « La démocratisation du développement des pièces de mobilier urbain permet également à l’utilisateur de créer ce qu’il veut et ce dont il a besoin. »[3]
En tenant compte de cette approche de co-conception et à partir des résultats issus de projet SYNCITY, divisé en trois groupes, les étudiants ont conçu des objets de mobilier urbain adaptés aux trois lieux localisés dans le quartier Cureghem. Le groupe Abattoir c’est focalisé sur la transformation et ouverture de la plaine des Abattoirs d’Anderlecht vers le public pour arriver à une cohabitation des usages et fonctions dans l’espace ouvert de la « grande plaine » et une meilleure mobilité est à prévoir. Intégré dans la thématique de gestion des déchets, le Groupe Mons c’est concentré sur comment protéger les très peu nombreux espaces verts face aux dépôts clandestins des déchets – phénomène d’un plus en plus souvent sur le Chaussée de Mons. Le Groupe Meersman a conçu un mobilier urbain pour faciliter la cohabitation des différents usages sur la placette de la rue du Docteur de Meersman et parvis de l’Église.
Pendant le processus de conception des objets, les étudiants ont dû intégrer des questions spécifiques du rôle du mobilier urbain dans la transformation des espaces publics.
Les restrictions sanitaires imposées n’ont pas permis des interactions avec les usagers de l’espace public ou la construction in situ des objets de mobilier urbain. Néanmoins, les étudiants ont pu avoir accès aux connaissances de terrain de l’équipe SYNCITY (Andrea Bortolotti – ULB, Basile Museux – Abattoirs SA, Catalina Dobre – ULB, Cataline Sénéchal – IEB, Christian Dessouroux – ULB, Elodie Ville – ULB et Vital Marage – Commune d’Anderlecht), l’expertise en co-conception des tuteurs invités (Alessandra Bruno – ULB, Daniela Salgado Cofré – ULB/PUC-Valparaiso et Marco Ranzato – Université Rome tre, IT) et les bureaux de co-construction (Design with Sense et Collectif Dallas).
A la fin de l’atelier, chaque groupe d’étudiants a réalisé une esquisse de projet, une maquette et un mode d’emploi de construction destiné aux usagers. Ainsi, l’atelier proposé a été l’occasion pour les étudiants d’expérimenter les sites et de comprendre les usages de l’espace public et de participer à la transformation de l’espace en présentant leur proposition des objets de mobilier urbain aux acteurs locaux (représentants de la commune d’Anderlecht et l’association Cultureghem).
[1] Zask, J. (2018). Quand la place devient publique. Bord de l’eau (Le).
[2] Sobral, L. (2013). Co-created Street Furniture as a Catalyst for Urban Culture and Public Life. [Online]. Available from: http://www.hackingurbanfurniture.net/research/co-created-street-furniture-as-a-catalyst-for-urban-culture-and-public-life/.
[3] Sanches, M.G. & Frankel, L. (2010). Co-design in Public Spaces: an Interdisciplinary Approach to Street Furniture Development. drs2010 Unmontreal. [Online]. Available from: https://dl.designresearchsociety.org/drs-conference-papers/drs2010/researchpapers/105/