Durant cette deuxième édition, TAATOO, issu de la désignation d’un Atelier ouvert et transdisciplinaire, a poursuivi l’exploration du territoire de la vallée de l’Ourthe par le questionnement de ses relations au tourisme par le passé, aujourd’hui et demain. L’atelier s’est attaché plus spécifiquement à la section septentrionale de la vallée, à l’approche de Liège entre Tilff et Comblain-au-Pont. 

Tirant parti des enseignements des travaux menés l’année précédente, atelier de projet (Q1) et cours d’option Architecture et Sciences Humaines (Q2), TAATOO s’est proposé de poursuivre l’identification de formes émergentes de tourisme à même de rétablir une relation durable, inclusive et structurante avec le territoire.  

Ces préoccupations fortement liées à l’actualité (TAATOO a été publié avec un article dans A+ 282), nous ont menés à réfléchir à un tourisme social et éducatif capable de réinvestir les espaces ruraux et post-industriels au sein de la vallée, lieux emblématiques des transformation de son  paysage en demande de reconsidération. Ainsi, les étudiants ont abordé des projets d’exploitations touristiques mixtes proposant des hébergements adaptés couplés à des activités diverses telles que des micro-fermes, des loisirs sportifs et/ou thérapeutiques, des activités culturelles. Cette réflexion a donné lieu à des propositions de logements alternatifs, revisitant des typologies diverses allant de la cabane, au gîte, à l’auberge de jeunesse, à l’hôtel en intégrant dans la réflexion leurs occupations saisonnières et leurs articulations temporaires et partielles à une offre de logement pour étudiants ou personnes âgées créant des liens entre différents publics et utilisateurs.  

Les sites sélectionnés par les étudiants pour élaborer leur projet émergent d’analyses circonstanciées présentées sous forme d’atlas, sorte de portfolio intégrant comme sujet de pratique le patrimoine historique et paysager, le paysage post-industriel, le développement d’une économie locale, la valorisation des espaces ruraux et des usages, l’évolution des dynamiques métropolitaines et sociétales, la prise en compte de l’urgence climatique et de l’évolution d’écosystèmes, … 

L’hébergement a constitué la question programmatique à partir de laquelle interroger les potentialités de ces différents sites à s’inscrire dans un maillage d’offres touristiques diversifiées, ancrées dans un territoire habité et valorisant ou pérennisant les qualités environnementales des paysages avoisinants tout en renforçant leurs relations aux dynamiques socio-économiques locales.  

Ainsi, les hébergements touristiques ont été pensés comme des architectures qui offrent une expérience singulière et sensible des sites qui les accueillent. Ce sont aussi des lieux ouverts à la construction et à l’expérimentation d’autres formes d’habiter le paysage, d’autres modalités du vivre ensemble.