Romane M'Bao
Terrains d'architecture
La ville de Kinshasa et la commune de Matete sont hybrides de deux cultures, celle d’une culture européenne, récit du colonialisme belge et celle de son appropriation par la population kinoise dès l’indépendance du pays en 1960.
Le travail réalisé dans le cadre de ce projet-mémoire s’est structuré autour d’une étude de terrain portant sur le quartier de Matete, à Kinshasa. Un quartier né comme “cité indigène”, planifiée et construite par le pouvoir colonial belge au début des années 1950. L’idée était d’étudier la production d’habitat menée au sein des parcelles d’habitations, en s’attachant à observer les évolutions à l’échelle des parcelles, comme révélatrices des relations entre espaces habités et pratiques habitantes.
Dans le cadre du projet, cette étude a permis de penser la réhabilitation d’une école primaire protestante au cœur du quartier, mais également, de concevoir des logements destinés aux professeurs, dont la disposition s’inspire des stratégies et modes de vie observés.
À Kinshasa, les écoles sont les seuls espaces n’ayant connu pratiquement aucune transformation par leurs usagers. Cet aspect leur confère un caractère unique. Elles sont de véritables poches d’air au cœur d’une importante densité bâtie, qu’il est désormais vital de préserver. Cependant, dans le cas de l’école primaire d’Anunga, l’ensemble des salles de classe se trouve aujourd’hui, dans un état de délabrement critique très avancé et potentiellement dangereux pour ses usagers.
La réhabilitation du lieu prend en compte de nombreux paramètres comme le coût, la disponibilité des matériaux, le climat, mais également, l’importance de la mise en place d’une certaine autonomie financière. Ainsi, par exemple, dans le but de limiter les coûts liés à la construction, seuls les matériaux disponibles sur le marché local, comme la brique, la tôle d’acier, ainsi que certains types de profilés, poutrelles et de fenêtres, sont utilisés.
La mise en place d’un potager, d’arbres fruitiers ainsi que d’un grand poulailler, permet la création d’une cantine pour les élèves. Le reste des fruits, des légumes et des œufs peut être vendu dans un magasin prévu à cet effet.
Le programme propose également la mise à disposition de logements pour les familles des pasteurs (professeurs), induisant l’idée que cette cantine, ce potager et ce poulailler puissent être gérés par l’ensemble des résidents. La création d’un internat, permet quant à lui, d’héberger une vingtaine d’enfants et de leur faciliter l’accès à l’enseignement.
En ce qui concerne la composition des logements pour les professeurs, l’étude a permis de relever l’importance de la mise en place d’une pièce centrale extérieure, tantôt couverte, tantôt pas. Un espace autour duquel viennent se rattacher les autres pièces de la maison. L’espace extérieur privé apparait dès lors comme l’espace le plus animé, partagé, et utilisé. Il devient l’endroit privilégié́ pour l’échange et le repos, dans lequel cohabitent parfois plusieurs familles.
En effet, le plan-type des maisons défini lors de la période coloniale, introduisait un plan intériorisant les pièces d’habitations. Dès l’indépendance, les pratiques habitantes, ainsi que les manières de vivre en contradiction avec ce mode de fonctionnement européanisé, se sont exprimées à travers l’extériorisation de certains de ces espaces.
Romane M'Bao
Terrains d'architecture
La ville de Kinshasa et la commune de Matete sont hybrides de deux cultures, celle d’une culture européenne, récit du colonialisme belge et celle de son appropriation par la population kinoise dès l’indépendance du pays en 1960.
Le travail réalisé dans le cadre de ce projet-mémoire s’est structuré autour d’une étude de terrain portant sur le quartier de Matete, à Kinshasa. Un quartier né comme “cité indigène”, planifiée et construite par le pouvoir colonial belge au début des années 1950. L’idée était d’étudier la production d’habitat menée au sein des parcelles d’habitations, en s’attachant à observer les évolutions à l’échelle des parcelles, comme révélatrices des relations entre espaces habités et pratiques habitantes.
Dans le cadre du projet, cette étude a permis de penser la réhabilitation d’une école primaire protestante au cœur du quartier, mais également, de concevoir des logements destinés aux professeurs, dont la disposition s’inspire des stratégies et modes de vie observés.
À Kinshasa, les écoles sont les seuls espaces n’ayant connu pratiquement aucune transformation par leurs usagers. Cet aspect leur confère un caractère unique. Elles sont de véritables poches d’air au cœur d’une importante densité bâtie, qu’il est désormais vital de préserver. Cependant, dans le cas de l’école primaire d’Anunga, l’ensemble des salles de classe se trouve aujourd’hui, dans un état de délabrement critique très avancé et potentiellement dangereux pour ses usagers.
La réhabilitation du lieu prend en compte de nombreux paramètres comme le coût, la disponibilité des matériaux, le climat, mais également, l’importance de la mise en place d’une certaine autonomie financière. Ainsi, par exemple, dans le but de limiter les coûts liés à la construction, seuls les matériaux disponibles sur le marché local, comme la brique, la tôle d’acier, ainsi que certains types de profilés, poutrelles et de fenêtres, sont utilisés.
La mise en place d’un potager, d’arbres fruitiers ainsi que d’un grand poulailler, permet la création d’une cantine pour les élèves. Le reste des fruits, des légumes et des œufs peut être vendu dans un magasin prévu à cet effet.
Le programme propose également la mise à disposition de logements pour les familles des pasteurs (professeurs), induisant l’idée que cette cantine, ce potager et ce poulailler puissent être gérés par l’ensemble des résidents. La création d’un internat, permet quant à lui, d’héberger une vingtaine d’enfants et de leur faciliter l’accès à l’enseignement.
En ce qui concerne la composition des logements pour les professeurs, l’étude a permis de relever l’importance de la mise en place d’une pièce centrale extérieure, tantôt couverte, tantôt pas. Un espace autour duquel viennent se rattacher les autres pièces de la maison. L’espace extérieur privé apparait dès lors comme l’espace le plus animé, partagé, et utilisé. Il devient l’endroit privilégié́ pour l’échange et le repos, dans lequel cohabitent parfois plusieurs familles.
En effet, le plan-type des maisons défini lors de la période coloniale, introduisait un plan intériorisant les pièces d’habitations. Dès l’indépendance, les pratiques habitantes, ainsi que les manières de vivre en contradiction avec ce mode de fonctionnement européanisé, se sont exprimées à travers l’extériorisation de certains de ces espaces.