TRAME - Territoire Réaffectation Architecture Mémoire Matérialité Empathie
Gil Honoré, Hubert Lionnez, Vincent Pierret, Wouter Van Acker
TRAME est un atelier qui investit des ensembles architecturaux existants et interroge leur réincorporation au sein de logiques de transition en réponse aux défis sociétaux et environnementaux présents et futurs.
Territoire - une architecture située
En amont d’une attention singulière aux qualités intrinsèques du cadre bâti, penser la reconversion de l’architecture, c’est questionner le capital spatial et social que celle-ci représente au sein d’un territoire donné et de ses nécessaires transformations. L’atelier entend aborder par le biais de l’architecture les défis environnementaux et les enjeux sociétaux. L’atelier propose aux étudiants d’investir des bâtiments et des sites issus d’études et de projets urbanistiques préalables offrant une lecture complexe, articulée, documentée et prospective de lieux dont la reconversion constitue une opération stratégique.
Réaffectation - la valeur d’usage d’une architecture résiliente
Penser la reconversion d’une architecture, c’est d’abord comprendre son positionnement spécifique au sein du processus historique de la transformation d’un territoire.
Plutôt qu’une approche générique de l’architecture, l’atelier confrontera les étudiants à des contextes et à des situations spécifiques. Il leur proposera d’appréhender les caractères des lieux investis, mais aussi les dynamiques qui portent leurs transformations. Avec le souci de reconnaître les réalités multiples qui forment notre cadre bâti, l’atelier investira tour à tour des situations urbaines denses, mais aussi des contextes ruraux plus lâches faisant participer les projets de reconversion de l’architecture à la définition de l’espace public et du paysage.
Architecture
Approcher l’architecture par la reconversion, c’est explorer les potentialités de leur restructuration spatiale pour accueillir de nouveaux usages de manière plus résiliente et inclusive. Approcher l’architecture par la forme et l’espace, c’est imaginer qu’ils ne sont plus une simple réponse à la fonction. Approcher l’architecture par l’économie des moyens et des ressources, c’est aussi imaginer comment optimiser ses qualités propres, intensifier et mutualiser ses appropriations et sa capacité à répondre à des attentes multiples, diverses et changeantes. Approcher l’architecture par le dessin, c’est imaginer que sa matérialisation possède ses propres logiques internes ; on dessine une construction plutôt qu’on construit un dessin.
Un des objectifs pédagogiques centraux de l’atelier est d’amener les étudiants à produire du sens en architecture en se basant sur notre discipline et en s’appuyant sur tous les éléments disponibles, y compris ceux qui sont trop souvent considérés comme des contraintes. Comprendre et s’approprier de manière unique la structure et l’espace d’une architecture existante nous permet d’écrire une nouvelle narration de l'avenir bâti en interrogeant les significations superposées de son histoire.
Mémoire
L’histoire de l’urbanisation de notre pays se caractérise par une dispersion constante du bâti sur le territoire. La ville diffuse qui en résulte rend compte d’une stratification accumulative d’interventions d’époques et de rationalités différentes sous la forme d’un palimpseste au sein duquel ville et campagne s’entremêlent de manière souvent résiduelle, certes, mais aussi porteuse d’alliance possible entre environnement naturel et construit. Eu égard à la durée de vie moyenne d’un bâtiment (60 ans), souvent la première question qui se pose dans la conception d’un projet est de savoir dans quelle mesure il est utile de conserver l’existant, de la redéfinition, de la rénovation ou du remplacement de l’architecture moderne tardive et brutaliste des années ‘60 et ‘70, et bientôt l’architecture post-moderne. Par ailleurs, les changements socio-économiques et certains processus comme la décroissance provoquent souvent des inoccupations problématiques. Aujourd’hui plus que jamais, interroger de manière prospective cette mémoire bâtie représente donc une tâche fondamentale du projet d’architecture.
Matérialité
Les matières premières, mais aussi l’espace se raréfient. Le choix des matériaux et la manipulation des matériaux disponibles sont cruciaux dans le cadre d’une vision intégrale de la durabilité qui s’étend à différents niveaux d’échelle. Recycler et intégrer une mise en œuvre économe des ressources constituent une exigence essentielle de notre métier. La réutilisation adaptative, mais aussi l’histoire comme matière première, la restauration critique, la construction circulaire sont des stratégies pour repenser la réalité effilochée à plus long terme. Les matériaux ont aussi des significations immatérielles et des valeurs qui doivent être prises en compte. Les Spolia ou la réutilisation et l’appropriation d’éléments existants présentent également des défis dans le domaine d’une conception de l’architecture qui fonctionne avec l’existant plutôt qu’à partir de la feuille blanche.
Définir la matérialité du projet ne signifie pas "simplement" construire le projet. La réflexion sur la "matérialité" possède ses propres logiques internes. C'est donc une réelle plus-value pour le projet architectural. De plus, l'analyse des projets sous cet angle singulier peut enrichir notre compréhension des architectures existantes et contemporaines.
Empathie
L’empathie est la réponse corporelle et perceptuelle à la matière, un objet, une image ou un environnement spatial et, en architecture, sous-entend une approche spécifique capable d’animer la matérialité inanimée. De ce point de vue théorique et physiognomique qui définit la relation sujet-objet, nous souhaitons interroger l’imbrication entre matérialité, composition, construction, espace et culture. La prise en compte de la matérialité, de la structure, mais aussi de la plasticité dès l’esquisse (que la structure soit mise en évidence ou non dans l'expression du projet) nous semble important.
Cette réflexion et ce réflexe de base permettent d’engendrer le développement "simultané" (impliquant néanmoins un processus itératif) des différents enjeux identifiés du projet, dont les aspects constructifs et plastiques, ainsi que le pouvoir qu’a l’architecture d’éveiller une réponse viscérale.
TRAME - Territoire Réaffectation Architecture Mémoire Matérialité Empathie
Gil Honoré, Hubert Lionnez, Vincent Pierret, Wouter Van Acker
TRAME est un atelier qui investit des ensembles architecturaux existants et interroge leur réincorporation au sein de logiques de transition en réponse aux défis sociétaux et environnementaux présents et futurs.
Territoire - une architecture située
En amont d’une attention singulière aux qualités intrinsèques du cadre bâti, penser la reconversion de l’architecture, c’est questionner le capital spatial et social que celle-ci représente au sein d’un territoire donné et de ses nécessaires transformations. L’atelier entend aborder par le biais de l’architecture les défis environnementaux et les enjeux sociétaux. L’atelier propose aux étudiants d’investir des bâtiments et des sites issus d’études et de projets urbanistiques préalables offrant une lecture complexe, articulée, documentée et prospective de lieux dont la reconversion constitue une opération stratégique.
Réaffectation - la valeur d’usage d’une architecture résiliente
Penser la reconversion d’une architecture, c’est d’abord comprendre son positionnement spécifique au sein du processus historique de la transformation d’un territoire.
Plutôt qu’une approche générique de l’architecture, l’atelier confrontera les étudiants à des contextes et à des situations spécifiques. Il leur proposera d’appréhender les caractères des lieux investis, mais aussi les dynamiques qui portent leurs transformations. Avec le souci de reconnaître les réalités multiples qui forment notre cadre bâti, l’atelier investira tour à tour des situations urbaines denses, mais aussi des contextes ruraux plus lâches faisant participer les projets de reconversion de l’architecture à la définition de l’espace public et du paysage.
Architecture
Approcher l’architecture par la reconversion, c’est explorer les potentialités de leur restructuration spatiale pour accueillir de nouveaux usages de manière plus résiliente et inclusive. Approcher l’architecture par la forme et l’espace, c’est imaginer qu’ils ne sont plus une simple réponse à la fonction. Approcher l’architecture par l’économie des moyens et des ressources, c’est aussi imaginer comment optimiser ses qualités propres, intensifier et mutualiser ses appropriations et sa capacité à répondre à des attentes multiples, diverses et changeantes. Approcher l’architecture par le dessin, c’est imaginer que sa matérialisation possède ses propres logiques internes ; on dessine une construction plutôt qu’on construit un dessin.
Un des objectifs pédagogiques centraux de l’atelier est d’amener les étudiants à produire du sens en architecture en se basant sur notre discipline et en s’appuyant sur tous les éléments disponibles, y compris ceux qui sont trop souvent considérés comme des contraintes. Comprendre et s’approprier de manière unique la structure et l’espace d’une architecture existante nous permet d’écrire une nouvelle narration de l'avenir bâti en interrogeant les significations superposées de son histoire.
Mémoire
L’histoire de l’urbanisation de notre pays se caractérise par une dispersion constante du bâti sur le territoire. La ville diffuse qui en résulte rend compte d’une stratification accumulative d’interventions d’époques et de rationalités différentes sous la forme d’un palimpseste au sein duquel ville et campagne s’entremêlent de manière souvent résiduelle, certes, mais aussi porteuse d’alliance possible entre environnement naturel et construit. Eu égard à la durée de vie moyenne d’un bâtiment (60 ans), souvent la première question qui se pose dans la conception d’un projet est de savoir dans quelle mesure il est utile de conserver l’existant, de la redéfinition, de la rénovation ou du remplacement de l’architecture moderne tardive et brutaliste des années ‘60 et ‘70, et bientôt l’architecture post-moderne. Par ailleurs, les changements socio-économiques et certains processus comme la décroissance provoquent souvent des inoccupations problématiques. Aujourd’hui plus que jamais, interroger de manière prospective cette mémoire bâtie représente donc une tâche fondamentale du projet d’architecture.
Matérialité
Les matières premières, mais aussi l’espace se raréfient. Le choix des matériaux et la manipulation des matériaux disponibles sont cruciaux dans le cadre d’une vision intégrale de la durabilité qui s’étend à différents niveaux d’échelle. Recycler et intégrer une mise en œuvre économe des ressources constituent une exigence essentielle de notre métier. La réutilisation adaptative, mais aussi l’histoire comme matière première, la restauration critique, la construction circulaire sont des stratégies pour repenser la réalité effilochée à plus long terme. Les matériaux ont aussi des significations immatérielles et des valeurs qui doivent être prises en compte. Les Spolia ou la réutilisation et l’appropriation d’éléments existants présentent également des défis dans le domaine d’une conception de l’architecture qui fonctionne avec l’existant plutôt qu’à partir de la feuille blanche.
Définir la matérialité du projet ne signifie pas "simplement" construire le projet. La réflexion sur la "matérialité" possède ses propres logiques internes. C'est donc une réelle plus-value pour le projet architectural. De plus, l'analyse des projets sous cet angle singulier peut enrichir notre compréhension des architectures existantes et contemporaines.
Empathie
L’empathie est la réponse corporelle et perceptuelle à la matière, un objet, une image ou un environnement spatial et, en architecture, sous-entend une approche spécifique capable d’animer la matérialité inanimée. De ce point de vue théorique et physiognomique qui définit la relation sujet-objet, nous souhaitons interroger l’imbrication entre matérialité, composition, construction, espace et culture. La prise en compte de la matérialité, de la structure, mais aussi de la plasticité dès l’esquisse (que la structure soit mise en évidence ou non dans l'expression du projet) nous semble important.
Cette réflexion et ce réflexe de base permettent d’engendrer le développement "simultané" (impliquant néanmoins un processus itératif) des différents enjeux identifiés du projet, dont les aspects constructifs et plastiques, ainsi que le pouvoir qu’a l’architecture d’éveiller une réponse viscérale.