Dans le cadre de l’atelier d’architecture Urban Assemblages dirigé par Nadia Casabella et Benoit Burquel, nous nous sommes intéressés à la zone de Schaerbeek Formation qui s’avère être la plus grande zone constructible de Bruxelles. Lors de la visite du site, une zone nous a particulièrement intrigué, une colline de terre enclavé (appartenant à INFRABEL) entre un actuel dépôt de train de la SNCB et un ancien dépôt de train de marchandise. Cette zone en forme de banane – « délaissé » selon les termes de Gilles Clément – présente la plus grande biodiversité du site avec par exemple une espèce de lézard ne vivant que dans deux endroits en Belgique dont celui-ci.

À la suite de plusieurs discussions nous avons appris que la terre constituant ce talus provenait de la friche ferroviaire de Josaphat (située à quelques kilomètres), en effet pour vendre ce terrain à des promoteurs immobiliers, il fallait dépolluer les sols. INFRABEL a donc déplacé une énorme quantité de terre de surface (pour baisser les taux de pollution) vers le site de Schaerbeek Formation. Diverses discussions avec des membres des associations Josafair et Superlab nous ont appris également que les entreprises de terrassements ne dépolluaient pas vraiment les sols mais les mélangeaient avec des terres saines jusqu’à atteindre les seuils autorisés, ce qui a nourris nos intentions de projet.

Contrairement aux différents masterplans développés sur le site, nous avons choisis de conserver cette colline en élaborant une infrastructure industrielle située sous la friche, conservant et interagissant avec sa biodiversité. Nous avons pensé une succession logique d’espace extérieur couvert, espace non-chauffé et espace chauffé, ce dernier possède une bande fonctionnelle remontant jusqu’à la surface, sur laquelle un programme beaucoup plus léger se développe et cohabite avec la friche.