Raphael Washe Tshilumba
Kinshasa et le Plateau de Batékés à l’epreuve de la Périurbainsation.
Laboratoire HABITER
Résumé : Kinshasa, le périurbain comme modèle de développement. L’urbanisation est désormais le processus irréversible et dominant de planète. Elle est cependant, source d’inquiétudes dans la mesure où l’accroissement de la population urbaine concerne plus les pays des Suds, particulièrement les pays d’Asie et d’Afrique dont les taux d’urbanisations se situent en deçà de 50 % actuellement. Ces deux continents, appelés à accueillir la quasi-totalité de l’accroissement démographique du siècle sont au centre d’une transition urbaine déplaçant les enjeux vers les Suds. En même temps, ces enjeux de l’urbanisation au niveau des villes des Suds portent plus sur leurs périphéries, des territoires de fortes expansions spatiales et des réceptacles des populations à faibles revenus en dépit de leurs carences en infrastructures, services, ainsi que leur relative sous-conceptualisation. Kinshasa la capitale de la RD Congo est l’une des trois villes les plus peuplées du continent africain, assurément celle dont l’expansion spatiale est la plus importante (9 665 Km2) en plus d’une croissance démographique « explosive ». En dépit d’une mise en place assez rapide d’un service de l’urbanisme (1949) et depuis lors, de l’élaboration régulière des plans d’urbanisme (5 en 70 ans), le développement de la ville est piloté majoritairement par des acteurs non habilités et relève du spontané. Malgré la présence d’une maitrise d’œuvre diversifiée, le modèle de développement responsable de la forme actuelle de la ville est le périurbain. Cependant, quoique constant dans le processus de fabrique de la ville, il ne fait l’objet d’une appropriation ni de la part des gestionnaires de la ville ni des auteurs des schémas d’urbanismes élaborés après l’indépendance. Notre contribution à la compréhension de la gouvernance urbaine de la ville porte sur trois piliers s’appuyant sur la périurbanisation. D’abord, la reconstitution du processus de fabrique de la ville dans les phases capitales pour démontrer qu’elles sont effectivement pilotées par le processus de périurbanisation, souvent couplé à celui que nous désignons de « périphérisation », au regard du caractère ségrégatif des personnes obligées d’habiter les extensions spatiales qui à chaque fois sont les plus faibles. Pour ce qui est du phénomène, le périurbain est un système imposé au développement organique des agglomérations traditionnelles pour répondre à une logique écosystémique. Pendant la colonisation, il est d’abord mobilisé pour conforter Kinshasa dans son rôle sans cesse croissant de tête de pont pour l’extraction des ressources du vaste bassin du Congo, ensuite au service d’une politique coloniale qui voulait limiter la population autochtone dans l’agglomération principale. Après l’indépendance, les conséquences d’une urbanisation non maitrisée mobilisent pour différentes raisons la périurbanisation comme modèle de développement. Ensuite, le caractère spontané de cette dernière phase nous a conduits à nous appuyer sur les expériences et les études périurbaines réalisées à travers les villes d’autres continents afin de les mettre à l’épreuve face aux mutations écologiques, spatiales, sociales et économiques que nous observons dans les périphéries de Kinshasa. Nous avons pour ce faire, élaboré une grille d’analyse avec des variables et des indicateurs vérifiables tirés des caractéristiques des espaces périurbains susceptibles de vérification dans notre zone de recherche. Aussi, après avoir démontré le caractère périurbain de nos cas d’études, nous avons tenté une qualification de ces derniers au regard de leurs spécificités. Enfin, nous appuyant sur le modèle de développement des territoires périurbains et en prenant en compte l’identité agricole de notre territoire, nous avons également proposé des pistes d’orientation possibles de cette partie de la ville conforme à son modèle de développement
Raphael Washe Tshilumba
Kinshasa et le Plateau de Batékés à l’epreuve de la Périurbainsation.
Laboratoire HABITER
Résumé : Kinshasa, le périurbain comme modèle de développement. L’urbanisation est désormais le processus irréversible et dominant de planète. Elle est cependant, source d’inquiétudes dans la mesure où l’accroissement de la population urbaine concerne plus les pays des Suds, particulièrement les pays d’Asie et d’Afrique dont les taux d’urbanisations se situent en deçà de 50 % actuellement. Ces deux continents, appelés à accueillir la quasi-totalité de l’accroissement démographique du siècle sont au centre d’une transition urbaine déplaçant les enjeux vers les Suds. En même temps, ces enjeux de l’urbanisation au niveau des villes des Suds portent plus sur leurs périphéries, des territoires de fortes expansions spatiales et des réceptacles des populations à faibles revenus en dépit de leurs carences en infrastructures, services, ainsi que leur relative sous-conceptualisation. Kinshasa la capitale de la RD Congo est l’une des trois villes les plus peuplées du continent africain, assurément celle dont l’expansion spatiale est la plus importante (9 665 Km2) en plus d’une croissance démographique « explosive ». En dépit d’une mise en place assez rapide d’un service de l’urbanisme (1949) et depuis lors, de l’élaboration régulière des plans d’urbanisme (5 en 70 ans), le développement de la ville est piloté majoritairement par des acteurs non habilités et relève du spontané. Malgré la présence d’une maitrise d’œuvre diversifiée, le modèle de développement responsable de la forme actuelle de la ville est le périurbain. Cependant, quoique constant dans le processus de fabrique de la ville, il ne fait l’objet d’une appropriation ni de la part des gestionnaires de la ville ni des auteurs des schémas d’urbanismes élaborés après l’indépendance. Notre contribution à la compréhension de la gouvernance urbaine de la ville porte sur trois piliers s’appuyant sur la périurbanisation. D’abord, la reconstitution du processus de fabrique de la ville dans les phases capitales pour démontrer qu’elles sont effectivement pilotées par le processus de périurbanisation, souvent couplé à celui que nous désignons de « périphérisation », au regard du caractère ségrégatif des personnes obligées d’habiter les extensions spatiales qui à chaque fois sont les plus faibles. Pour ce qui est du phénomène, le périurbain est un système imposé au développement organique des agglomérations traditionnelles pour répondre à une logique écosystémique. Pendant la colonisation, il est d’abord mobilisé pour conforter Kinshasa dans son rôle sans cesse croissant de tête de pont pour l’extraction des ressources du vaste bassin du Congo, ensuite au service d’une politique coloniale qui voulait limiter la population autochtone dans l’agglomération principale. Après l’indépendance, les conséquences d’une urbanisation non maitrisée mobilisent pour différentes raisons la périurbanisation comme modèle de développement. Ensuite, le caractère spontané de cette dernière phase nous a conduits à nous appuyer sur les expériences et les études périurbaines réalisées à travers les villes d’autres continents afin de les mettre à l’épreuve face aux mutations écologiques, spatiales, sociales et économiques que nous observons dans les périphéries de Kinshasa. Nous avons pour ce faire, élaboré une grille d’analyse avec des variables et des indicateurs vérifiables tirés des caractéristiques des espaces périurbains susceptibles de vérification dans notre zone de recherche. Aussi, après avoir démontré le caractère périurbain de nos cas d’études, nous avons tenté une qualification de ces derniers au regard de leurs spécificités. Enfin, nous appuyant sur le modèle de développement des territoires périurbains et en prenant en compte l’identité agricole de notre territoire, nous avons également proposé des pistes d’orientation possibles de cette partie de la ville conforme à son modèle de développement