Thématique

L’atelier Mutations se propose d’explorer la réalité urbanistique contemporaine et de l’améliorer à travers des propositions spatiales concrètes. Il a l’ambition de se focaliser sur l’évolution des tissus urbains délaissés nécessitant urgemment la mise en place de mesures de reconstruction.  Il propose d’analyser une série de cas, de lieux, de mesures et de stratégies urbanistiques afin d’offrir aux étudiants la possibilité de se familiariser et de s’impliquer activement dans les débats de l’architecture contemporaine et de les préparer à proposer des solutions spatiales innovantes et évolutives.  

L’atelier part du principe pédagogique que la recherche universitaire contemporaine doit se focaliser principalement sur la formulation de questions urbanistiques pertinentes, honnêtes, simples et réalistes, capables d’attirer l’attention des architectes sur des mécanismes sociétaux défaillants.  

L’atelier travaille sur des questions vastes et multiples afin d’innover et de repenser les hiérarchies habituelles d’analyse. Il agit à la limite entre architecture et urbanisme, utilise les échelles comme des outils d’exploration spatiale, ne se limite pas à une thématique précise, s’occupe de spatialité au sens large, des espaces privés et publics en même temps, de l’habitat urbain et des équipements, de la densité et de l’étalement péri-urbain. Le projet y est conçu en tant que processus intellectuel, il n’est pas valorisé comme un simple résultat architectural, il doit permettre de questionner la pratique de l’architecture, les besoins, l’urgence etc., tout en formulant des réponses spatiales. 

L’atelier n’est pas dirigé par les enseignants, ils mettent à disposition des étudiants leur expérience afin d’accélérer les recherches effectuées et de mieux les canaliser si nécessaire. L’atelier est conçu comme une communauté intellectuelle, un espace de partage, de dialogue et de débat.  

Finalités

 Développer la capacité des étudiants à : 
- identifier, formuler et structurer une question architecturale et urbanistique. 
- présenter un travail spatial cohérent et innovant apportant une réponse subjective à une partie des questions sociétales qui gravitent autour du sujet d’étude proposé. 
- devenir performants dans la communication graphique et orale en construisant des documents et maquettes expressifs, convaincants. 

Sujet Q1 - Golden Generation Arena

En mars 2019, l’URBSFA (Union royale belge des sociétés de football association) et le Mémorial Van Damme annoncent conjointement la création du projet « Golden Generation Arena ». L’ambition est de rénover et moderniser le Stade Roi Baudouin comme « temple sportif moderne », tout en réduisant sa capacité à 40.000 places pour mieux gérer son impact urbain sur la mobilité et la viabilité du (nouveau) quartier alentour. La nouvelle enceinte sera aussi pensée pour accueillir le hockey, le rugby et des concerts. Pour ce faire, un concours d’idées est adressé aux facultés d’architecture, de construction et d’ingénierie de Belgique. 

Tout en inscrivant l’atelier dans le concours d’idées, l’atelier Mutations prend le parti d’aborder l’interconnexion de ces différents enjeux dans un projet global plutôt que de scinder les thématiques. Ainsi, il devient possible de développer une réflexion plus poussée sur le rôle des infrastructures sportives dites « de masse » dans l’urbanité contemporaine, et sur les manières de la faire évoluer.

Sujet Q2 - Prosfygika

Le quartier Prosfygika a été construit entre 1933 et 1935 par l’état grec afin d’abriter une partie des familles des réfugiés hellénophones arrivés en Grèce après la Première Guerre Mondiale et les troubles qui ont suivi le démembrement de l’Empire Ottoman. Le projet est composé de huit barres de logement parallèles, disposées en deux séries inégales. Il a été conçu par les architectes Kimon Laskaris et Dimitrios Kiriakos et bâti selon les principes architecturaux et esthétiques de l’architecture moderne, étant fortement inspiré par le code stylistique de l’école du Bauhaus. Il comprend 228 appartements et occupe une surface d’environ 1,5 ha.  

L’histoire récente du lieu est marquée par l’abandon progressif, par la paupérisation de ses habitants et par l’absence complète de politiques de rénovation urbaine. Actuellement, l’ensemble abrite multiples populations, ayant des niveaux socio-économiques et d’intégration variés vivant dans des conditions de vie et de salubrité discutables. Pourtant le quartier se présente comme un havre de liberté et de sociabilité pour une grande population marginale, souvent ignorée  

L’atelier propose d’explorer ce lieu, de le décrire et de formuler une série d’interventions spatiales dont l’objectif principal est d’améliorer le cadre de vie des habitants.